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L'État prêt à prendre une participation "minoritaire" dans la reprise de Petroplus (Montebourg)

Les éventuels repreneurs de la raffinerie de Petit-Couronne (Seine-Maritime) ont jusqu'à 17h ce mardi pour déposer leurs offres auprès de l'administrateur judiciaire. Alors que Matignon se montrait pessimiste lundi soir, le ministre du Redressement productif évoque plusieurs pistes et un investissement "minoritaire" de l'État dans le capital de l'entreprise.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Robert Pratta Reuters)

L'heure tourne... Dernier jour pour formuler
une offre pour d'éventuels repreneurs du site Petroplus de Petit-Couronne
(Seine-Maritime). Les 470 salariés sont dans l'angoisse, d'autant que Matignon
affichait lundi soir son pessimisme
, estimant "limitées" les
chances de trouver un acheteur.

Et ce mardi matin, coup de théâtre :
sur RTL, le ministre du Redressement productif affirme que l'État est prêt à prendre
une participation "minoritaire" dans la reprise de la
raffinerie normande. "Parce qu'il faut des capitaux très importants
pour réinvestir et rendre cette raffinerie performante",
précise le
ministre, évoquant un investisseur prêt à s'engager au côté de l'État.

Un ou des investisseurs ?

Qui serait le repreneur ? Arnaud
Montebourg se montre peu disert sur le sujet. "Pour l'instant, nous
souhaitons que les offreurs se positionnent, avec deux choses : du pétrole et
de l'argent",
lance le ministre, n'écartant pas la piste d'un
repreneur libyen. La piste libyenne est toujours sérieuse, "elle l'a
toujours été",
selon Arnaud Montebourg. Car les pays producteurs
cherchent des lieux de raffinage à proximité de la distribution.

"Notre travail a été de
construire une solution. Mieux, notre travail est aussi de marier des offres
car ils
(les repreneurs, ndlr) ne veulent pas se mettre d'accord [...]
C'est une lutte pour défendre notre outil industriel", conclut
Arnaud Montebourg. Qui n'en dira pas plus ce matin.

Plan social

En réalité, il n'y aurait guère de neuf sous les tropiques. Selon une source gouvernementale, Arnaud Montebourg ne fait que répéter une promesse déjà faite à plusieurs reprises aux syndicats de la raffinerie. Une information que confirme l'intersyndicale.
Avant que l'État n'entre — et de manière très minoritaire — dans le capital via le Fonds stratégique d'investissement, il faudrait déjà qu'il y ait un repreneur, et un repreneur sérieux. De source proche du dossier comme du côté des syndicats, on se prépare plutôt à l'éventualité d'un plan social. 

Ouvert en 1929, le site de
Petit-Couronne est menacé depuis plus d'un an : dans le sillage de
l'effondrement de sa maison-mère Petroplus, la raffinerie a déposé son bilan le
24 janvier 2012. Elle a été placée en liquidation judiciaire le 16 octobre,
avec poursuite de l'activité pour deux mois.

Les repreneurs éventuels ont jusqu'à 17h pour déposer une offre auprès de
l'administrateur judiciaire. Le cas échéant, les dossiers seront transmis au
tribunal de commerce mercredi matin, lequel fixerait alors une date d'audience
d'ici deux à trois semaines pour se prononcer.

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