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L'écotaxe suspendue : la décision... et les réactions

A l'issue d'une réunion à Matignon avec des élus bretons, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé la suspension de la mise en oeuvre de l'écotaxe sur l'ensemble du territoire. Cette suspension, sans limite de durée, est nationale "afin d'éviter les distorsions entre les territoires et les entreprises", explique-t-il.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Christophe Petit Tesson Maxppp)

"Le courage, ce n'est pas l'obstination, c'est d'écouter, de comprendre, de rechercher la solution ". C'est ainsi que Jean-Marc Ayrault justifie ce que ses opposants ne manqueront pas de qualifier de reculade. Après une rencontre avec les ministres concernés et les élus bretons, qui ont relayé la colère de leurs électeurs, le Premier ministre a annoncé que la mise en place de l'écotaxe serait suspendue sur l'ensemble du territoire. Sans limite de temps : "j'ai décidé la suspension de la mise en oeuvre de l'écotaxe pour nous donner le temps nécessaire à un dialogue au niveau national et régional ", a expliqué Jean-Marc Ayrault, ce mardi midi à Matignon.

Espérant atténuer les nombreux cris de victoire qui ne manqueront pas de résonner, il précise aussitôt que "suspension n'est pas suppression ". "Nous prendrons le temps nécessaire, elle doit être corrigée ", ajoute-t-il. Et il ne s'est pas privé de rappeler que l'écotaxe avait été voté par le précédent gouvernement. Premier coup de rame à contre-courant du gouvernement pour tenter d'éviter de revivre l'épisode des "pigeons".

François Hollande a lui expliqué en marge d'une visite officielle à
Bratislava que "la volonté du gouvernement, c'est aujourd'hui d'apporter des réponses aux élus bretons ". "C'est ce que le Premier ministre fait au moment où je suis ici à Bratislava ", a lâché le chef de l'Etat.

Félicitations à gauche, inquiétude à droite et manif en Bretagne

Invité sur France Info, le patron de l'UMP, Jean-François Copé, s'est dit  "soulagé
que le Premier ministre ait reculé, en même temps, je suis aussi
inquiet quand on voit les cafouillages gouvernementaux qui se
multiplient
". Et il explique que si c'est bien l'ancienne majorité
qui a voté l'écotaxe, l'UMP n'en demandait pas moins la suppression pour
ne pas ajouter aux autres contributions créées par le gouvernement
actuel.

L'analyse n'est évidement pas partagée à gauche. La ministre Marylise Lebranchu, elle-même élue bretonne, a qualifié de "geste extrêmement courageux "
la décision de Jean-Marc Ayrault. Quant au coût que risque d'induire
cette suspension vis à vis du prestataire, elle renvoie la balle à l'UMP
en rappelant que c'est aussi l'équipe Fillon qui a mis en place
l'"affermage" de cette taxe avec une entreprise privée.

En
revanche, la manifestation anti-écotaxe prévue samedi à Quimper est pour
l'instant maintenue. les organisateurs, qui ont bien écouté le Premier
ministre, rappellent qu'ils demandent la suppression et non pas la
suspension de l'écotaxe. En réponse, le gouvernement a appelé "à la responsabilité " les manifestants bretons et la droite.

 

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