L'écotaxe revue par Royal, de la "sagesse" et des critiques
Après les manifestations des "Bonnets
rouges", le gouvernement avait décidé en octobre dernier de suspendre
l'écotaxe. Le principe avait pourtant été acté dès le Grenelle de
l'environnement en 2007. Il s'agissait de taxer les poids lourds de plus de 3,5
tonnes empruntent les routes gratuites pour qu'ils participent ainsi à leur
entretien.
Cette taxe allait aussi permettre de
rapporter à l'agence de financement des infrastructures de transports 800
millions d'euros dès la première année pour investir dans des grands projets
fluviaux ou ferroviaires. Le gouvernement a trouvé en urgence 350 millions
euros pour assurer le financement des lignes TGV et du Grand Paris mais pour le
canal Seine Nord ou pour les 120 projets de tramway, de métro ou de bus qui
attendent une participation de l'Etat. Il n'y a plus rien.
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Ségolène Royal reprend le débat là où il était il y a sept ans. L'un des leaders des "Bonnets rouges", Christian Troadec, le maire divers gauche de Carhaix, reste prudent : "Si décision il y avait de la part de Ségolène Royal et du gouvernement de supprimer l'écotaxe en Bretagne... "
La remise à plat de l'écotaxe annoncée par Ségolène Royal, "une décision de sagesse" pour Joël Chéritel, le patron du Medef Bretagne. "La ministre nous annonce doucement la fin de l'écotaxe telle qu'elle avait été imaginée".
L'ex-ministre des Transports Frédéric Cuvillier proteste sur Twitter.
Et les associations environnementales, comme certains élus écologistes grincent déjà des dents.
La Fondation Hulot "s'inquiète de cette première prise de position qui va à l'encontre du principe pollueur-payeur et s'interroge: Mme Royal préfère-t-elle que les externalités engendrées par le trafic routier soient à l'unique charge du contribuable ?" Et elle en profite pour fournir une "to do list" à la nouvelle ministre de l'Ecologie.
"Si c'est un abandon qui ne dit pas son nom, c'est un
milliard d'euros qui manquent pour les transports dans toute la France" dénonce François de Rugy, le co-président du groupe EELV à l'Assemblée nationale.
Et certains commencent à ironiser sur le refus des Verts de participer à ce gouvernement.
La ministre de l'Ecologie et de l'Energie a réagi ce vendredi après-midi sur son compte Twitter estimant que ses propos "n'avait aucune raison de soulever une polémique " et précisant qu'un "rapport parlementaire [serait] rendu dans 15 jours dont le gouvernement prendra connaissance avant les décision ".
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