L'eau de Paris à nouveau municipale en 2010

Autant le dire tout de suite, la décision est éminemment politique - et ne devrait pas s'en ressentir sur le porte-monnaie des Parisiens, ni dans un sens ni dans l'autre. L'eau de Paris, privatisée en 1984 par Jacques Chirac, sera à nouveau municipale en 2010. Ce que le Conseil de Paris a décidé aujourd'hui.

C'était une promesse de campagne de Bertrand Delanoë, l'an dernier. L'idée étant de n'avoir plus qu'un seul opérateur public, de la production à la distribution, au lieu de trois actuellement - la production est publique, mais la distribution est privée, assurée par Veolia rive droite, et Suez rive gauche.
_ La Ville va donc créer un Etablissement public industriel et commercial, un EPIC, une régie municipale, en clair. Sans casse sociale. La future régie reprendra le personnel des trois sociétés - soit environ 900 personnes.

Pour quoi faire ? “Clarifier les responsabilités et simplifier le service”, selon les mots de la première adjointe, Anne Hidalgo. Et aussi améliorer le service, bien sûr. “Stabiliser la part communale du prix de l'eau en euros courants”, soit actuellement 2,81 € le mètre cube.
_ Stabiliser le prix. Ce qui veut dire ni hausse ni baisse - il ne faut pas rêver... Déjà qu'à Paris l'eau y est la moins chère d'Île-de-France - et même un peu sous la moyenne française (2,9 € le mètre cube).

Les débats au Conseil de Paris ont été en tout cas animés. L'opposition dénonçant déjà “une erreur technique et une faute financière”, selon l'UMP Jean-Didier Berthault (UMP).

Une seule grande ville a «remunicipalisé» son service de l'eau récemment : Grenoble. Et c'est un succès. Le prix de l'eau y est désormais bien stabilisé.

D'autres villes, plus modestes, s'y sont aussi essayées, comme Castres, Châtellerault ou Cherbourg. Mais elles font figure d'exception ; il y a en France plus de gestion privée que de régies.

Guillaume Gaven, avec agences