L'"affaire" Soumaré agite la campagne en Ile-de-France
A 29 ans, Ali Soumaré n'en n'est pas à sa première couleuvre en politique. Et celle-ci est de taille. Vendredi dernier, le maire UMP de Franconville, Francis Delattre, a demandé son retrait des listes régionales socialistes dans le département en le qualifiant de “délinquant multirécidiviste chevronné” et de “repris de justice” : “cette candidature ne peut être exemplaire et elle est outrageante pour la démocratie”.
_ Le même Francis Delattre avait attaqué Ali Soumaré, d'origine malienne, en lâchant cette petite phrase qui avait donné le ton : “Au début, j'ai cru que c'était un joueur de l'équipe réserve du PSG. Mais en réalité, il est premier secrétaire de la section de Villiers-le-Bel”.
Cette fois, la machine de guerre de l'UMP a embrayé. Axel Poniatowski, tête de liste dans le Val d'Oise s'est déclaré “outré”. Et il a enfoncé le clou, attaquant Jean-Paul Huchon, le président socialiste de la région Ile-de-France : “Cette démarche outrageante n'est pas sans rappeler la situation peu glorieuse du candidat Jean-Paul Huchon, condamné à six mois de prison avec sursis et à 60.000 euros d'amende pour prise illégale d'intérêt au bénéfice de sa femme”. Et de rappeler les démêlés judiciaires d'autres candidats PS de la région, oubliant, en vieux routier de la politique, ceux de son propre camp.
Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre est venu à la rescousse, en affirmant que les accusations lancées étaient fondées sur “des documents très précis” . “Il suffit d'aller sur internet” ou “au greffe du tribunal” pour vérifier ces informations, a-t-il affirmé sur RTL, mais sans préciser sur quel site ces documents étaient consultables.
_ Mais à l'UMP, tous ne suivent pas le mouvement. Chantal Jouanno, la tête de liste pour Paris a déclaré qu'elle “
Lors d'un débat hier soir avec Valérie Pécresse, la patronne de la liste francilienne de l'UMP, Jean-Paul Huchon a qualifié de “campagne de caniveau” ces accusations. Valérie Pécresse s'est montrée prudente : “Soit ces condamnations sont vraies et à ce moment-là, c'est choquant. Mais je ne le sais pas”, a-t-elle répondu.
Mais cette prudence est aussi pratiquée par certains au PS. François Hollande, l'ex-premier secrétaire, a déploré ces accusations “sans preuves”, tout en admettant que si elles étaient fondées “il y aurait des suites à donner” . Et Ali Soumaré n'a pas oublié que certains de ses petits camarades du PS avaient déjà, en toute “amitié”, sous-entendu que son casier judiciaire n'était pas vierge. Des accusations qui, à l'époque, étaient retombées d'elles-mêmes.
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