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Kosciusko-Morizet rentre dans le rang

François Fillon a réclamé, et obtenu, des excuses de la part de sa secrétaire d'Etat à l'Ecologie. Nathalie Kosciusko-Morizet avait dénoncé "un concours de lâcheté et d'inélégance" dans son camp à propos du projet de loi OGM.
Article rédigé par franceinfo
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Ses propos ont été déformés. Ce n'est pas du tout ce qu'elle voulait dire. Nathalie Kosciusko-Morizet fait machine arrière toute. Elle qui dénonçait “un concours de lâcheté” autour du débat sur le projet de loi OGM, dans un entretien paru dans le journal Le Monde, estime que les propos qu'on lui prête ont été déformés. “Je comprends d'ailleurs très bien qu'ils aient pu heurter”, commente-t-elle dans un communiqué.

N'empêche, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie est plus que jamais sur la sellette. La mesure de rétorsion a d'ailleurs été immédiate : elle n'accompagnera pas François Fillon au Japon cette semaine. Sa présence n'est pas souhaitable, dit-on dans l'entourage du Premier ministre.
_ Elle n'était pas non plus sur les bancs de l'Assemblée nationale, cet après-midi. Le Premier ministre lui a ordonné de ne pas être présente, “dans un souci d'apaisement avec la majorité”.

Mais qu'a-t-elle donc fait de si terrible ? La crise couvait en fait depuis quelque temps. Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'Assemblée, lui avait reproché hier d'être “à la source des problèmes” qui ont permis l'adoption de plusieurs amendements de l'opposition dans le débat sur les OGM - des amendements salués par les écologistes comme Greenpeace.
_ Alors, dans le journal Le Monde, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie explose. “Il y a un concours de lâcheté et d'inélégance entre Jean-François Copé, qui essaie de détourner l'attention pour masquer ses propres difficultés au sein du groupe, et Jean-Louis
Borloo, qui se contente d'assurer le minimum.” Et elle enfonce le clou : si le texte a été adopté, ce n'est pas de sa faute ; “si le travail de préparation préalable avait été fait dans le groupe, cela ne se serait pas produit. Ce n'est pas normal qu'il y ait eu aussi peu de députés en séance.” Bref, conclut-elle, “manifestement, Copé n'arrive pas à tenir le groupe. Quant à Jean-Louis (Borloo), j'attends avec impatience qu'il vienne exprimer la
'parole unique' du gouvernement dans l'Hémicycle. Quand il veut, il vient.”

Ses déclarations ont donc mis le feu aux poudres. Jean-François Copé a organisé, en début d'après-midi, une réunion du groupe UMP à l'Assemblée. Et François Fillon a exigé des excuses publiques. Avec le succès que l'on connaît.

Et maintenant ? Pas question pour autant de démissionner dans l'immédiat. “Je suis dans une position difficile, c'est entendu, mais le texte qui sort des travaux du Parlement est intéressant” commente la principale intéressée, après coup.

Guillaume Gaven

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