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Jean-Pierre Chevènement ne veut pas quitter son logement de la Ville de Paris malgré les pressions

L'entrée en campagne de Jean-Pierre Chevènement est polluée par le dossier du logement de la Ville de Paris qu'il occupe depuis près de 30 ans pour un loyer modéré. La droite en profite pour mettre en cause la politique du logement du maire de Paris
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen, Jean-Pierre Chevènement (JEFF PACHOUD / AFP)

L'entrée en campagne de Jean-Pierre Chevènement est polluée par le dossier du logement de la Ville de Paris qu'il occupe depuis près de 30 ans pour un loyer modéré. La droite en profite pour mettre en cause la politique du logement du maire de Paris

La candidature de Jean-Pierre Chevénement relance la polémique sur son appartement près du Panthéon. Le "Che" est locataire d'un appartement de la Ville de Paris qu'il occupe depuis 1983 pour un loyer nettement en dessous du marché privé.

La droite veut impliquer Bertrand Delanoë

Jeudi matin, Valérie Pécresse s'en est servi pour mettre en cause la politique du logement de Bertrand Delanoë. "La mairie de Paris nous a donné des leçons de morale pendant des années sur la question de la gestion des appartements, on voit bien qu'elle n'a pas balayé devant sa porte. On ne demande pas à quelqu'un de quitter son logement à 72 ans, mais la mairie de Paris aurait du lui demander de le faire avant".

Interrogé sur France Info, Bertrand Delanoë a répondu qu'il est "impossible de déloger quelqu'un qui paye régulièrement son loyer. Ce serait illégal. Mais j'ai besoin des logements pour les Parisiens, dont les revenus justifient qu'ils soient dans ces logements".

Bertrand Delanoë sur France Info le 10 novembre 2011

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De fait, cela fait plusieurs années que la mairie de Paris tente de convaincre M. Chevénement de quitter son logement de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP). Elle a d'abord agi sous forme de pression amicale, "en faisant appel à son sens de la morale et des responsabilités". Sans succès.

Le "Che" veut rester...

Elle est passée ensuite aux démarches officielles. "Je lui ai envoyé un premier courrier lui demandant de partir en septembre 2009", explique Pierre Aidenbaum, maire socialiste du 3e arrondissement et président de la RIVP. "Il m'a répondu par un courrier de son avocat qui disait en substance qu'à la fin de son bail il aurait plus de 70 ans et qu'il était inexpulsable".

D'un point de vue juridique, la RIVP n'a aucun moyen de faire partir M. Chevènement. "Au moment du renouvellement de son bail, en juin 2010, on a juste pu ajuster son loyer à de nouvelles condtitions de barème. Il a trainé un peu les pieds, mais il a finalement accepté", confier M. Aidenbaum.

Sur son blog, M. Chevènement donne sa version politique des faits dans un post intutulé Gratis pro patria.

Le loyer du "Che" va être réechelonné sur six ans. En juillet 2012, il devrait payer 1 519 euros par mois pour 120 m2. Ce qui reste de moitié inférieur à la moyenne du privé dans ce quartier chic de la capitale.

Interrogé mardi 8 novembre ,lors d'un chat sur lemonde.fr, M. Chevènement s'était justifié : "Je ne suis pas dans un logement HLM. Ma situation est parfaitement légale. Un homme politique doit s'attendre à des attaques. Et celle-là ne me surprend pas".

... et il perd des soutiens

Sur le front politique, l'horizon n'est guère plus dégagé pour lui. D'anciens membres de son parti viennent de lancer un blog de soutien à François Hollande.

Patrick Trannoy, ancien secrétaire national du MRC (Mouvement républicain et citoyen) et initiateur du blog explique que "Jean-Pierre ayant toutes les qualités d'un homme d'Etat, sa candidature est légitime. Mais en politique, il faut être en situation de présenter une candidature efficace. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Et je peux vous assurer qu'il aura du mal à trouver les 500 signatures nécessaires".

Un temps candidat à l'élection présidentielle de 2007, M. Chevènement s'était finalement rallié à Ségolène Royal. Qu'en sera-t-il en 2011 ?

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