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Jean-Claude Mailly (FO) a refusé d’entrer dans la brouille entre la CGT, la CFDT et Nicolas Sarkozy

Jean Claude Mailly (FO) a refusé mardi 3 avril de donner toute consigne de vote pour la présidentielle. Une manière de réaffirmer son indépendance politique, alors que Nicolas Sarkozy a multiplié les attaques contre les "corps intermédiaires".
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
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Le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, à l'Elysée le 18 janvier (AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE)

Jean Claude Mailly (FO) a refusé mardi 3 avril de donner toute consigne de vote pour la présidentielle. Une manière de réaffirmer son indépendance politique, alors que Nicolas Sarkozy a multiplié les attaques contre les "corps intermédiaires".

Le secrétaire général de FO, Jean Claude Mailly, a réaffirmé mardi sur Radio Classique son indépendance politique en s'abstenant de toute consigne de vote aux prochaines élections.

"Nous sommes indépendants. (...). Un syndicat n'a pas à donner de consigne de vote. Les électeurs sont assez grands pour savoir ce qu'ils ont à faire, ils n'ont pas besoin de directeur de conscience", a déclaré Jean-Claude Mailly.

"Ca ne justifie pas pour autant les déclarations de Sarkozy. On n'a rien à gagner à pratiquer l'anathème dans ce genre de situation", a-t-il ajouté.

Des attaques contre les "corps intermédiaires"

Les "corps intermédiaires" sont désormais dans le viseur présidentiel. Accusant les "corps intermédiaire" d'immobilisme, Nicolas Sarkozy a distillé ses charges tout au long de ses meetings.

Il a épargné toutefois les "bons" corps intermédiaires comme la FNSEA, tout en refusant de répondre à des invitations de la CFDT et de la CGT.

Ces attaques ont pris un tour plus violent et ciblé contre la CGT et la CFDT, après une tentative de manifestation de 150 salariés d'ArcelorMittal devant son siège de campagne.

Prises de positions

Nicolas Sarkozy est allé ces jours-ci jusqu'à accuser les représentants syndicaux d'ArcelorMittal d'avoir voulu "casser" son QG, ce que démentent catégoriquement les intéressés.

Dans une interview accordée à trois journaux lorrains, il a reproché à la CFDT de Florange de trahir la "confiance des salariés".

Il faut dire que Nicolas Sarkozy a de quoi en vouloir aux syndicats.

La CGT, qui n'avait pas pris position contre la réélection de Jacques Chirac, en 2002, a appelé le 13 mars à voter contre le président sortant.

"Sa réélection ouvrirait, à coup sûr, une nouvelle séquence de lourds reculs sociaux", explique son instance dirigeante.

La CFDT n'en a pas moins de nouveau jugé "nocif", lundi, de faire des corps intermédiaires "des boucs émissaires à des fins électoralistes" et dénoncé comme "dangereux pour la démocratie" les attaques du chef de l'Etat contre ses militants.

"C'est potentiellement inquiétant pour l'organisation de notre démocratie ces prochaines années", a déclaré François Chérèque, secrétaire général de la CFDT.

"Comportement populiste"

La dénonciation des syndicats et l'appel au peuple font partie de "l'arsenal populiste" de Nicolas Sarkozy, juge pour sa part un responsable de la majorité qui a requis l'anonymat.

Pour Guy Groux, du Centre de recherches politiques Cévipof, ses attaques ne dureront que le temps de la campagne, tout gouvernement, de droite ou de gauche, ayant selon lui besoin du dialogue social pour conduire sa politique. Un avis partagé par la plupart des analystes interrogés.

Même au sein de la majorité, cette stratégie fait douter. "Attention aux excès de comportement populiste", renchérit l'ancien porte-parole de l'UMP Dominique Paillé. "En allant trop loin, il sera impossible de faire machine arrière."

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