: Vidéo Chine : Bruno Le Maire n'interdit pas à Huawei "d'investir sur la 5G" mais juge "révoltante" la répression des Ouïghours
Le ministre de l'Economie estime que l'Europe ne fait pas preuve de naïveté devant Huawei et la Chine.
"Nous n'interdisons pas à Huawei d'investir sur la 5G" en France, a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, mardi 21 juillet sur franceinfo. "Il n'y a pas en France de discrimination à l'encontre de quelque opérateur que ce soit", a-t-il ajouté. Les autorités britanniques ont interdit à Huawei le marché de la 5G sur leur sol. La firme de Shenzhen est considérée par plusieurs pays occidentaux, notamment les États-Unis, d'être le cheval de Troie de la Chine.
"Nous protégeons nos intérêts de sécurité nationale, a affirmé Bruno Le Maire. J'ai eu longuement hier [lundi] le vice-premier ministre chinois au téléphone et j'ai eu l'occasion de lui rappeler la position qu'a définie le président de la République et qui est la position française."
Selon Bruno Le Maire, l'Europe ne fait pas preuve de naïveté : "Nous protégeons nos intérêts stratégiques, c'est-à-dire que nous regardons les sites qui sont sensibles, nous les protégeons, nous veillons au respect de la sécurité nationale et je pense que nos partenaires chinois peuvent comprendre la position française qui est claire et équilibrée."
La répression des Ouïghours "inacceptable"
Interrogé sur la répression visant la communauté ouïghoure, une minorité musulmane qui vit dans la province de Xinjiang, le ministre de l'Économie l'a condamnée la jugeant "révoltante" et "inacceptable". Les autorités chinoises "connaissent la position France sur ce sujet. Ces pratiques sont inacceptables, révoltantes et que ça doit évidemment faire partie de la discussion que nous avons avec nos partenaires chinois", a-t-il déclaré.
Peut-on espérer que l'Europe parle un jour d'une seule voix sur les droits de l'Homme ? Buno Le Maire est plutôt pessimiste : "Il reste un chemin immense à parcourir pour que l'Europe devienne adulte, souveraine, puissante et sur ce chemin, il y a une étape essentielle, c'est d'être capable de tenir des positions politiques, des positions stratégiques unies et fortes face aux deux autres géants du XXIe siècle, les États-Unis et la Chine."
Le ministre de l'Économie espère que sur ce sujet, l'Union européenne "saura parler d'une voix forte, d'une voix unie et d'une voix claire parce que ce sont nos valeurs les plus essentielles, celles du respect des droits de l'homme et de la démocratie qui sont en jeu".
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