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Incarcéré pour corruption, le maire de Saint-Cyprien se suicide

Jacques Bouille avait été placé en détention en décembre dernier dans le cadre d'une affaire présumée de corruption. Il a été retrouvé mort tôt ce matin, pendu dans sa cellule à la prison de Perpignan...
Article rédigé par franceinfo
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Le suicide ne fait aucun doute. Jacques Bouille s'est pendu avec la ceinture de son peignoir la nuit dernière. Dans la cellule, les surveillants de la prison de Perpignan ont retrouvé une lettre adressée à son épouse, dans laquelle il indique clairement sa volonté de mettre fin à ses jours.

Maire UMP de la cité balnéaire de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) depuis 20 ans, Jacques Bouille avait été mis en examen il y a quelques mois pour “blanchiment, corruption, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, détournement de biens publics, subornation de témoins, faux et usage de faux". Le premier magistrat de la ville avait été placé en détention provisoire en décembre dernier.

A l'origine de cette affaire, la disparition de nombreuses oeuvres d'art achetées avec les deniers de la commune (lire LE PLUS FRANCE INFO, ci-dessous). C’est un avocat, conseiller municipal Nouveau Centre, qui a soulevé le lièvre. Mais Me Thierry Del Poso ne se doutait pas que l’affaire prendrait de telles proportions. Car entre temps, des statuettes, des oeuvres d'art et des tableaux de maîtres disparus, ont été retrouvés dans le salon du maire, chez sa belle-mère et dans des caisses bien cachées dans des ateliers municipaux.

Dix autres personnes ont été mises en cause dans cette affaire, dont plusieurs responsables municipaux comme un adjoint, Marc Blasco, mis en examen pour "complicité et recel", ou encore le directeur général des services et directeur de l'office du tourisme Francis Montor, qui est également en détention provisoire. L'épouse du premier magistrat de Saint-Cyprien, Marie-Antoinette Bouille, est également poursuivie, mais demeure en liberté.

Rondes renforcées sur demande du psychiatre

Le directeur de la prison de Perpignan reconnaît que Jacques Bouille était dans un "état dépressif depuis son incarcération". Les rondes avaient d'ailleurs été renforcées pour le surveiller plus étroitement, à la demande du psychiatre de la prison.

Interrogé à son tour sur les demandes de remise en liberté présentées par Jacques Bouille, le procureur de la République de Perpignan a précisé qu'on "ne met pas les gens en prison pour les pousser à bout". "La détention avait été confirmée par la chambre de l'instruction avec des motifs précis. On craignait notamment qu'il ne cherche à influencer les participants à cette affaire, les témoins, les victimes", a ajouté Jean-Pierre Dréno.

Ce soir, la ministre de la Justice Rachida Dati annonce l'ouverture d'une enquête.

Gilles Halais, avec agences

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