"Il n'y a pas de réforme définitive des retraites", a déclaré François Fillon jeudi soir sur France 2
Invité de l'émission " A vous de juger". le Premier ministre a défendu le report de l'âge légal de la retraite.
Ségolène Royal, elle, a déclaré "solennellement" que la gauche rétablirait l'âge légal de la retraite à 60 ans si elle revenait au pouvoir.
Fillon parle de réforme "très raisonnable"
"La réforme que nous proposons, elle est très raisonnable, elle s'inscrit dans une continuité après celles de 1993 et de 2003", a estimé le chef du gouvernement. "Dans tous les autres pays européens, le débat il est entre 65, 66, 67 voire 68 ans", a-t-il ajouté.
"Quand on regarde ce qui se passe dans les autres pays européens, on voit bien que sans une mesure d'allongement de la durée légale, on ne peut pas réussir à équilibrer les régimes de retraite", a-t-il poursuivi.
Il a estimé qu'il ne fallait pas recourir à des "solutions temporaires" comme une suspension du bouclier fiscal, suggérée par Jean Boissonnat. Il refuse aussi l'idée d'une taxation des stocks-option, jugeant qu"il ne faut pas faire fuir les riches, mais plutôt chercher à accroître leur nombre.
Le Premier ministre a aussi déclaré que les mesures sur la pénibilité sont parmi les plus généreuses en Europe et concerneront 30.000 personnes. Il estime que "ceux qui ont l'espérance de vie la plus longue doivent travailler plus longtemps". "Qui a l'espérance de vie la plus longue ? Les enseignants", a-t-il ajouté.
"La réforme de François Fillon, c'est la réforme du Medef"
"La réforme de François Fillon, c'est la réforme du Medef", a réagi l'invitée suivante, la socialiste Ségolène Royal.
Elle a jugé que "seuls les salariés" allaient payer et que "les plus pauvres", les plus fragiles "et même les malades" allaient être les plus touchés.
"Si la réforme est adoptée, nous aurons le système le plus sévère d'Europe" (âge légal élevé + durée de cotisation accrue).
Et la présidente de la région Poitou-Charente d'ajouter, répondant à une question de Jean Boissonat : "solennellement je vous dis oui, nous rétablirons l'âge légal de la retraite à 60 ans".
Chérèque et Thibault sur la même longueur d'onde
A la question sur la date du 23 septembre comme prochain rendez-vous social sur les retraites, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a répondu que "le texte va devant l"assemblée le 15 septembre et nous interviendrons d"ici-là. Le sujet va au sénat début octobre, donc nous avons encore des moments pour pouvoir s"exprimer".
Pour Bernard Thibault, à la tête de la CGT, la première enquête d"opinion après les manifestations de mardi montrent que les Français sont d"accords pour un retour sur le texte. "Plus le gouvernement s"exprime, moins il convainc", a-t-il dit. Selon lui, il y a une influence des agences de notations financières sur la gestion du pays, qui observent l"action du président de la République et du gouvernement sur les finances.
Pour François Chérèque , selon le Premier ministre, "il n"y aurait que le gouvernement qui s"occuperait du problème des retraites. Nous aussi voulons une réforme, mais nous sommes aussi soucieux de l"avenir, car au-delà de 2018, il n"y a rien de prévu." "l"objectif, c"est de revenir sur les bases actuelles", a-t-il ajouté.
Bernard Thibault a insisté sur le fait que "Nous ne somme pas en désaccord par dogme, mais par rapport à la réalité de l"emploi. On ne peut pas travailler avant 30 ans et à partir de 50 l"emploi est menacé. Il y a beaucoup d"action possible en matière de financement, comme une taxation des retraites chapeau, mais il y a aussi d"autres voies."
L'intervention d'Eric Woerth
Intervenant en fin d'émission en duplex depuis l'Assemblée, où était en cours le débat sur les retraites, notamment l'article concernant le passage de l'âge légal à la retraite de 60 à 62 ans, Eric Woerth, ministre du Travail qui défend la réforme, a déclaré que "le texte a évolué dans le temps et la discussion".
"La solidarité sur les retraites est plus forte en France qu"ailleurs, c"est ce que nous défendons. Nous garantissons que les retraites seront payées. Ce n"est pas par un matraquage fiscale que l"on arrivera a consolider notre système de retraite", a souligné le ministre.
Interrogé sur son implication dans le dossier en raison des affaires qui le taraudent depuis cet été, le ministre a répondu qu'il était "totalement concentré sur ce sujet".
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