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Hollande aurait qualifié Sarkozy de "sale mec" : vraie fausse polémique sur Twitter, l'AFP dément

François Hollande s’en est pris à Nicolas Sarkozy, selon un article publié par Le Parisien mercredi 4 janvier, estimant que le chef de l’Etat est un "sale mec". Twitter s'enflamme, puis la polémique se dégonfle, loin des débats sur la TVA sociale.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
François Hollande (à gauche), Nicolas Sarkozy (MARTIN BUREAU / AFP)

François Hollande s'en est pris à Nicolas Sarkozy, selon un article publié par Le Parisien mercredi 4 janvier, estimant que le chef de l'Etat est un "sale mec". Twitter s'enflamme, puis la polémique se dégonfle, loin des débats sur la TVA sociale.

On est loin de la retenue affichée par le candidat socialiste mardi soir sur France 2, qui avait pourtant annoncé que sa campagne allait être plus "punchy". François Hollande a qualifié Nicolas Sarkozy de "sale mec" lors d'un déjeuner avec des journalistes, rapporte Le Parisien paru mercredi.

"Pour Hollande, il n'y a pas de mystère : c'est bien le chef de l'Etat, 'un président en échec', 'un sale mec', qui se cache derrière les formules de l'UMP'", écrit le quotidien.

Face à la polémique, l'auteur de l'article a justifié sa formulation en début d'après-midi, sur le site du Parisien :

"Le candidat socialiste n'a donc pas officiellement traité le chef de l'Etat de 'sale mec'. Mais le choix de ce qualificatif pour appuyer son raisonnement en dit long sur l'estime qu'il porte à son adversaire. Raison pour laquelle nous avons décidé, ce matin, de le publier."

L'entourage du candidat socialiste a lui précisé que François Hollande n'a jamais insulté Nicolas Sarkozy. Selon le PS et des journalistes ayant entendu les propos, ceux-ci ont été mal rapportés et n'étaient nullement injurieux envers le chef de l'Etat.

Lors de propos "off", donc pas destinés à être publiés, François Hollande aurait dit, en se mettant dans la peau de Nicolas Sarkozy, "est-ce que je peux me présenter en disant 'je suis le président de l'échec, je suis un sale mec (…) ?", précise-t-on de même source.

Sylvie Maligorne, chef du service politique de l'Agence France-Presse (AFP), a ainsi tweeté sous son pseudo que François Hollande "n'a pas qualifié [Nicolas] Sarkozy de 'sale mec'".

"J'y étais", a-t-elle précisé.

Mais des responsables de la majorité se sont élevés mercredi matin contre "l'insulte" de François, alors que "la petite phrase" a été l'occasion pour l'UMP de créer une nouvelle polémique bien loin du débat sur la TVA sociale.

Vraie fausse polémique

Sur , les internautes ont rappelé que cette déclaration pouvait faire penser à la petite phrase de Lionel Jospin sur Jacques Chirac pendant la campagne de 2002.

"Le 'sale mec' d'Hollande à Sarko sera-t-il le 'vieilli, usé, fatigué' de Jospin à Chirac en 2002 ?", s'interroge .

En réponse, d'autres twittos ont rappelé que Nicolas Sarkozy s'était lui aussi illustré par des sorties jugées éloignées de la stature d'un président dans le passé.

C'est le cas de :

"Donc sale mec c'est pas digne d'un candidat et "casse toi pauv'con" c'est digne de la part d'un président en fonction ? Cc @nadine__morano"

Ou encore de :

"L'indignation des UMPistes qui trouvent que 'sale mec' est une invective, les mêmes qui se gargarisent de 'Flamby' depuis 6 mois. #nausée"

Mais cette polémique a aussi agacé un certain nombre d'internautes pour qui de telles attaques abaissaient le niveau du débat politique.

"'Sale mec' puis riposte en règle des porte-flingues patentés de la Majorité. Elle est vraiment digne cette campagne...", a regretté .

"Traiter le Président de 'sale mec' est le seul vrai programme du candidat du PS et de la gauche. #aboutdesouffle #crisedenerf", a lui critiqué .

Pour autant, la question du ‘off' journalistique se pose à nouveau, rappelle .

"Si les journalistes décident de lâcher TOUS les off, ça va voler haut. Mais vont-ils le faire ? C'est ça la question..."

L'UMP indignée

Du côté de l'UMP, son secrétaire général, Jean-François Copé a jugé que les propos de François Hollande étaient "indignes" d'un candidat à l'élection présidentielle.

Voir la video

Le député-maire de Nice, Christian Estrosi (UMP), a estimé dans un communiqué que le chef de l'Etat "méprise la République", le candidat socialiste "jette une fois de plus le discrédit sur le PS et sa candidature."

Pour le député-maire de Nice, s'il s'agit d'un dérapage, la majorité "attend des excuses immédiates" et s'il s'agit d'une ligne politique, François Hollande "emprunte un sale chemin".

Même son de cloche pour Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP, qui s'est indignée "des propos insultants" prêtés au candidat socialiste.

Dans un communiqué, elle "condamne ce dérapage inacceptable et exige du candidat des excuses publiques."

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