Guadeloupe : le LKP lance une grève générale illimitée
Le collectif d'organisations syndicales avait paralysé l'île en 2009 durant 44 jours, révélant une crise sociale majeure. D'autres appels à la grève ont eu lieu depuis, avec un impact plus modeste.
La Guadeloupe va-t-elle à nouveau se trouver paralysée pendant plusieurs semaines ? Le souvenir de 2009, année durant laquelle l'île des Antilles a été bloquée par une grève de 44 jours, ressurgit. Le Lyannaj kont pwofitasyon (LKP), collectif d'organisations syndicales, a lancé jeudi 10 mai un nouvel appel à la grève générale illimitée.
Toutefois, depuis la fin du mouvement social de 2009, le LKP a déjà appelé à plusieurs mouvements de ce genre, qui se sont limités à des grèves d'une journée seulement dans quelques entreprises et la fonction publique.
Jeudi, la manifestation, traditionnellement organisée le matin du premier jour de grève, a été reportée à 16 heures (22 heures à Paris). Les grévistes éventuels sont invités à "se mobiliser sur leurs lieux de travail". Tôt jeudi matin, des gendarmes mobiles étaient positionnés en plusieurs points routiers stratégiques de la région de Pointe-à-Pitre, et notamment aux entrées de la zone industrialo-commerciale de Jarry, le principal gisement d'emplois de l'île.
Mouvement de panique des automobilistes
S'exprimant jeudi matin sur des radios, le porte-parole et leader du LKP, Elie Domota, a évoqué "la créativité" du collectif. Il a souligné que "les travailleurs ont été appelés à former des piquets de grève dans leurs entreprises" puis à "se rassembler" à Pointe-à-Pitre.
En prélude à cette grève générale illimitée, le personnel d'une quinzaine des 108 stations-service insulaires ont observé mercredi un arrêt de travail qui a engendré un mouvement de panique chez les automobilistes. Des files d'attente se sont formées devant toutes les stations de l'île, sur des routes déjà encombrées après les inondations de l'avant-veille.
Revendications auprès des entreprises
Le LKP revendique notamment l'application immédiate par les entreprises de la clause de convertibilité de l'accord Bino. Il avait mis fin en 2009 à la crise sociale en instaurant un versement complémentaire pour certains salariés, initialement prévu durant trois ans via le RSTA (Revenu supplémentaire temporaire d'activité).
L'Etat ayant prolongé le versement du RSTA jusqu'en janvier 2013, la plupart des entreprises refusent, malgré l'exigence du LKP, d'honorer leur engagement d'un versement complémentaire direct à leurs salariés.
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