Grippe A : Roselyne Bachelot sur le grill
Les critiques ont été vives. L'opposition s'en est donné à cœur-joie pour traquer Roselyne Bachelot dans ses derniers retranchements. La ministre de la Santé était auditionnée ce soir par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, sommée de s'expliquer sur sa gestion de la crise.
Et elle a balayé d'un revers de main toutes les critiques : “Je pourrais m'adresser un reproche, non pas celui d'en avoir trop fait pour protéger nos concitoyens (...) mais celui peut-être de n'en avoir pas fait assez pour les protéger de
l'irresponsabilité de certaines personnalités publiques et de la
désinformation qu'elles ont organisée”.
Cela dit, elle n'a pas vraiment pu se défendre quand on l'a attaquée sur le trop-plein de vaccins commandés par la France. Résilier une commande de 50 millions de doses aura un coût : “il peut y avoir des indemnisations, les négociations sont en cours”.
_ L'opposition, par la voix de la socialiste Marisol Touraine, a saisi la balle au bond pour demander pourquoi les contrats passés avec les laboratoires n'avaient pas prévu d'option de repli. La ministre a répondu que les spécialistes prévoyaient initialement une vaccination à deux doses et que l'idée était de
faire prévaloir le principe d'égalité dans l'accès au vaccin.
Quant au stock déjà livré, la France semble avoir bien du mal à s'en défaire. L'idée de revendre à des pays tiers semble avoir vécu. La Qatar a acheté 300.000 doses, Monaco 80.000 ; et c'est à peu près tout. L'Egypte a résilié son contrat. Des négociations sont en cours, selon la ministre, avec l'Ukraine et la Mexique - sans garantie de succès.
La France se retrouve donc avec une commande totale de 44 millions de doses, alors que 5 millions et demi de personnes seulement se sont fait vacciner. Et que l'épidémie ralentit...
Dernière épine, dans le pied du gouvernement : que faire des stocks de masques chirurgicaux et d'antiviraux - là aussi acquis en trop grande quantité ?
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