Gouvernement et syndicats lancent le sprint sur les retraites
C'est le sprint final. Raymond Soubie, le conseiller social de Nicolas Sarkozy, a tiré officiellement le départ ce matin, en affirmant que l'adoption de la réforme des retraites par le Parlement serait “quasiment jouée” fin octobre. Il situe l'adoption de l'intégralité du texte par les sénateurs entre le 20 et le 23 octobre. “Il y aura après la commission mixte paritaire (CMP), instance composée de sept députés et sept sénateurs chargée de trouver un texte de compromis entre l'Assemblée et le Sénat, et le Conseil constitutionnel, qui doit examiner la conformité du la loi à la Constitution”.
Au passage, Raymond Soubie en a profité pour entonner le couplet numéro un dans les “charts” du gouvernement en ce moment : le cœur de la réforme ne bougera pas. Il a exclu toute modification des mesures d'âge.
Or, c'est la revendication numéro un des syndicats, qui portent quasiment toutes leurs forces sur cet axe d'attaque. Le gouvernement cherche donc à leur couper l'herbe sous le pied en les gravant dans les tables de la loi avant la journée d'action de mardi prochain accompagnée de grèves reconductibles. En rendant le départ à 62 ans et la retraite à taux plein à 67 ans définitifs avant le début de cette vague de contestation pour le moins menaçante, le gouvernement espère convaincre bon nombre de manifestants potentiels qu'il sera trop tard.
A ce effet, le Sénat se lance dans une course de vitesse qui tranche avec son train habituel. L'examen des nouvelles bornes d'âge a été avancé et les sénateurs doivent siéger toute la journée d'aujourd'hui, et cette nuit si c'est nécessaire. L'objectif est de voter ces mesures lundi au plus tard.
_ La gauche, engagée dans une nouvelle bataille d'amendements homérique, peine à sortir les aérofreins. Au PS, on se montre pessimiste sur la possibilité de retarder le vote jusqu'à mardi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.