Restos du cœur : comment le gouffre financier de l'association va devenir un dossier épineux pour le gouvernement

Un trou de 35 millions d'euros dans le budget et la menace de fermer d'ici trois ans : le cri d'alarme du président des Restos hier a été un électrochoc pour le gouvernement.
Article rédigé par Paul Barcelonne
Radio France
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Temps de lecture : 1 min
Collecte nationale pour les Restos du coeur, le 3 mars 2023 à Bourgoin-Jallieu (Rhône). Photo d'illustration (MOURAD ALLILI / MAXPPP)

Mobilisation générale pour les Restos du cœur. Dimanche 3 septembre, Patrice Douret, le président de l’association, a lancé un cri d’alarme, estimant que l'association créée par Coluche il y a plus de 30 ans pourrait mettre la clé sous la porte d’ici trois ans, et allait être obligée de dire non à quelque 150 000 bénéficiaires.

>> Restos du cœur : le gouvernement promet 15 millions d'euros d'aides supplémentaires pour l'association en difficulté financière

Les Restos du cœur disent accuser un trou de 35 millions d’euros pour boucler l’année. En cause, principalement, l’inflation. Si plusieurs distributeurs, notamment Les Mousquetaires ou Carrefour, ont annoncé qu’ils allaient faire un geste, la situation est aussi un dossier brûlant pour le gouvernement. Alors, il a fallu dégainer rapidement. Dès dimanche 3 septembre, la ministre des Solidarités, Aurore Bergé, a sorti le carnet de chèques : 15 millions d’euros d’aides supplémentaires.

"On ne les laissera pas tomber"

Ce lundi 4 septembre, c’est Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, qui échangera au téléphone avec Patrice Douret. "On ne les laissera pas tomber", assure un conseiller. Bercy va regarder dans le détail les subventions et les crédits alloués aux Restos, le tout en parallèle, des négociations en cours avec distributeurs et industriels. Car avec l’explosion des prix, notamment des produits alimentaires, les demandes d’aides ne font qu’augmenter alors que les dons sont au ralenti.

Le cri d'alarme des "Restos" est en tout cas un véritable électrochoc au sein de l’exécutif, où domine l’idée que cette situation est le reflet de ce que vivent beaucoup de Français. "Des larmes de crocodile", ironise le député Rassemblement National Sébastien Chenu, qui pointe la responsabilité du gouvernement. La France insoumise, de son côté, va déposer à l'Assemblée nationale en septembre un plan d’urgence alimentaire, et organiser des collectes.

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