: Vidéo Le "name and shame" pour les élus est "un appel à la délation" : Marc Fesneau répond à François Ruffin
Le ministre des Relations avec le Parlement, invité vendredi de franceinfo, ne souhaite pas la publicité de tous les votes des députés, sénateurs et maires.
"Ce n'est pas une bonne pratique démocratique" : Marc Fesneau, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, a dit vendredi 26 octobre sur franceinfo, son désaccord le "name and shame" pour les élus, une menace brandie le 11 octobre dernier par François Ruffin, député de La France insoumise.
La pratique du "nommer pour dénoncer", appliquée au Parlement, consisterait à faire la publicité du vote d'un élu pour prendre à témoin les citoyens. "C'est criminel pour la démocratie, parce que cela veut dire qu'on est dans une République où on ne peut plus prendre de décisions sans être, au fond, menacé de la décision qu'on prend", a déclaré le ministre. Pour Marc Fesneau, "c'est un appel à la délation que fait M. Ruffin". "On a le droit, en conscience, d'avoir une opinion et de voter", a estimé le ministre, précisant avoir été lui-même victime de cette pratique. "Cela m'est arrivé sur le glyphosate. J'ai reçu 12 ou 15 000 mails, où on vous souhaite d'avoir un cancer le plus rapidement possible à vous et votre famille, ce qui relève un peu du harcèlement", a-t-il dénoncé.
"Voter, penser quelque chose, ce n'est pas un crime. Il y a quelque chose de très gênant dans ces attitudes-là parce que, au bout, cela veut dire que les parlementaires ne vont plus voter librement", à cause de la "crainte du déferlement de mails, d'insultes et d'injures", s'est inquiété Marc Fesneau, un proche de François Bayrou, qui a rejoint le gouvernement lors du remaniement du 16 octobre.
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