Une journaliste d'Europe 1 "projetée à terre" par le service d'ordre du FN
Brigitte Renaldi s'est vue prescrire cinq jours d'incapacité totale de travail (ITT). Le Front national parle "d'affabulation".
Une journaliste d'Europe 1 a annoncé avoir déposé plainte, vendredi 13 juin, après avoir été "projetée à terre" jeudi soir par le service d'ordre du FN lors de l'arrivée de Jean-Marie Le Pen à une conférence de presse, à Nice (Alpes-Maritimes).
Brigitte Renaldi, qui s'est vue prescrire cinq jours d'incapacité totale de travail (ITT) pour une "énorme contracture qui va des cervicales jusqu'en bas". La journaliste a expliqué à l'AFP avoir été "projetée par terre" vers 19 heures par le service d'ordre du parti, qui a réagi nerveusement à l'affluence de la presse à l'arrivée du président d'honneur du FN.
"Vous n'avez rien à foutre ici !"
La journaliste, "très choquée", estime qu'elle ne serait "jamais allée jusque-là si la violence n'avait pas atteint ce degré". "Lorsque Jean-Marie Le Pen est sorti de sa voiture, on a tendu les micros, et les caméramans se sont approchés, le service d'ordre s'est jeté sur les journalistes avec une violence inouïe, comme dans une mêlée de rugby", a-t-elle raconté, affirmant qu'une journaliste de LCI avait également reçu un coup de poing dans la poitrine.
Contacté par l'AFP, la chaîne confirme qu'une de ses journalistes a été bousculée, sans pouvoir déterminer "d'où ça venait". La reporter d'Europe 1, qui a fait une crise de tachycardie après la bousculade, explique que les gardes du corps du FN ne se sont pas enquis de son état. "'Vous n'avez rien à foutre ici' m'ont-ils dit. 'Je fais mon métier' lui ai-je lancé, 'Moi aussi', a répondu l'un d'entre eux", raconte-t-elle.
Selon une journaliste de l'AFP présente sur place, le service d'ordre, particulièrement nerveux et agressif, a repoussé les journalistes qui s'étaient précipités pour interroger Jean-Marie Le Pen, particulièrement attendu après ses récentes querelles avec sa fille.
Le FN "enquête" et conclut à une "affabulation"
Le FN a expliqué, dans un premier temps, avoir "procédé à une enquête", sans pouvoir "déterminer de responsabilités". "Les personnes que nous avons interrogées là-bas ont indiqué qu'elles n'avaient pas vu cette bousculade et a fortiori, qu'elles n'y avaient pas participé", a déclaré à l'AFP Wallerand de Saint-Just, l'avocat du FN.
Jean-Marie Le Pen et Marie-Christine Arnautu ont ensuite contesté, dans un communiqué, tout incident : "Le FN (...) oppose une dénégation formelle aux accusations d'une journaliste d'Europe 1 selon laquelle elle aurait été molestée par le service d'ordre du Front national. Il y avait devant l'hôtel une dizaine de caméras, des photographes, des journalistes, et conséquemment une grande bousculade. Aucune image ne vient d'ailleurs à l'appui de cette affabulation", écrivent-ils.
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