Suspension de l’eurodéputé Nicolas Bay : Jordan Bardella dément une "saignée" au sein du RN
Le président du Rassemblement national reconnaît "une dizaine" de désaffections sur "un peu plus de mille élus partout en France".
"Il y a un état d'esprit de loyauté à avoir quand on est au sein d'une équipe de campagne", estime Jordan Bardella, président du Rassemblement national, invité mercredi 16 février sur France Inter, au lendemain de la suspension de l'eurodéputé Nicolas Bay du parti. Le désormais ex-porte-parole de campagne de Marine Le Pen est soupçonné d'avoir transmis des informations stratégiques au camp d'Éric Zemmour. Jordan Bardella y voit "une forme de sabotage" de la part de Nicolas Bay qui vise à "feuilletonner son départ en essayant d'attendre le plus longtemps possible" avant de rejoindre la concurrence, "en essayant de faire le plus de mal possible".
.@J_Bardella sur le départ de Nicolas Bay : "On ne peut pas être dans une forme de sabotage qui vise à feuilletonner son départ, en attendant le plus longtemps possible pour trouver le bon moment pour rejoindre la concurrence, pour faire le plus de mal possible" #le79Inter pic.twitter.com/rIbWxJLX6Y
— France Inter (@franceinter) February 16, 2022
"S'il souhaite soutenir Éric Zemmour, c'est son choix, sa liberté", poursuit-il, tout en relativisant les défections au sein du RN. "Ce n’est pas une saignée", affirme Jordan Bardella, ça concerne "une dizaine de personnes" sur "un peu plus de mille élus partout en France". Selon lui, ceux qui partent le font pour "des raisons personnelles", "parce qu'ils ne trouvaient pas au sein du RN, les responsabilités qu'ils espéraient", ou "pour des raisons politiques", comme Stéphane Ravier qui a rejoint Éric Zemmour en faveur d'un "retour aux sources".
Jordan Bardella reconnaît ainsi "l'écho" entre la stratégie de campagne d'Éric Zemmour, "une stratégie de la provocation, une stratégie brutale, une stratégie du buzz", avec le discours du Front national d'il y a 20 ou 30 ans. L'eurodéputé met en garde le candidat "Reconquête!" contre "le plafond de verre" qu'il "reconstitue au-dessus de lui", là où Marine Le Pen "est claire", "il ne s'agit pas de faire un retour en arrière". "La vérité, c'est que Marine Le Pen, elle peut gagner cette élection présidentielle", estime-t-il, alors que la stratégie d'Éric Zemmour le "cantonne à témoigner lors de cette campagne présidentielle" malgré les "constats qu'il peut partager" avec lui, notamment sur l'immigration.
Éric Zemmour, "l'assurance réélection d'Emmanuel Macron"
"À qui profite la candidature d’Éric Zemmour ?", s'interroge donc Jordan Bardella tout en le qualifiant "d'assurance réélection d'Emmanuel Macron". "On a un peu le sentiment que sa candidature est là pour empêcher Marine Le Pen d’accéder au second tour de la présidentielle quitte à prendre le risque en divisant les voix patriotes de faire qualifier Valérie Pécresse face à Emmanuel Macron", ajoute l'eurodéputé.
Marine Le Pen peine également à obtenir les 500 signatures nécessaires pour participer à l'élection présidentielle, "ce qui pose un véritable problème". "Nous ne les avons pas aujourd’hui" au RN, affirme Jordan Bardella, alors "que des partis qui représentent peu dans l'opinion, à savoir le Parti socialiste et même Les Républicains, ont eu aucune difficulté". De son côté, Éric Zemmour revendique avoir les 500 promesses de parrainages nécessaires, même s'il ne s'agit que de promesses et non de signatures déposées. Jordan Bardella appelle donc "au sursaut démocratique des maires parce qu'il serait scandaleux et inadmissible que Marine Le Pen ne puisse pas se présenter".
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