Propos d'Emmanuel Macron sur le RN et l'arc républicain : "Ce n'est pas possible de dire ça !", s'indigne Robert Ménard

Pour Robert Ménard, le RN a rompu avec son passé, notamment lorsque Marine Le Pen a exclu son père en 2015 : "Vous aimez ou pas Marine Le Pen, mais vous ne pouvez pas lui faire ce reproche-là", tranche-t-il.
Article rédigé par franceinfo
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Robert Ménard était l'invité du 8.30 franceinfo du 19 février 2024. (FRANCEINFO)

"Ce n'est pas possible de dire ça !", s'indigne le maire de Béziers Robert Ménard lundi 19 février sur franceinfo, après les propos d'Emmanuel Macron dans le journal L'Humanité, qui déclare n'avoir "jamais considéré que le RN ou Reconquête s'inscrivaient dans l'arc républicain" et qui estime que "les forces d'extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes [à la cérémonie de panthéonisation de Missak Manouchian, ce mercredi], compte tenu de la nature du combat de Manouchian", un résistant communiste.

"En quoi le Rassemblement national n'est pas dans l'arc républicain ?", questionne Robert Ménard. "Qui est allé manifester contre l'antisémitisme, c'est le Rassemblement National ou La France insoumise ?", poursuit-il, faisant référence à la marche organisée après l'attaque du 7 octobre du Hamas contre Israël. Pour lui, le RN a rompu avec son passé, notamment lorsque Marine Le Pen a exclu son père en 2015, ce "qui n'est pas rien !" "Vous aimez ou pas Marine Le Pen, mais vous ne pouvez pas lui faire ce reproche-là", tranche-t-il.

Il renvoie la balle en faisant le parrallèle avec la gauche : "Et le communisme, ça ne vous tracasse pas ? A chaque fois que vous voyez un élu communiste, vous n'allez pas dire : 'Coco, t'es quand même responsable de 100 millions de morts au 20ᵉ siècle !' Qui fait ça ? Personne !", insiste-t-il.

Un "tropisme pro-Russe"

Pour le maire de Béziers, vouloir exclure le RN de l'arc républicain est le meilleur moyen pour faire monter l'extrême droite. "Si la classe politique veut que le Rassemblement national finisse à 45%, qu'elle continue à traiter les gens de cette façon-là. C'est méprisant pour les électeurs", fustige Robert Ménard. "Car ça voudrait dire que les électeurs sont assez cons pour se faire berner par le Rassemblement national", qui n'aurait pas réellement rompu avec son passé, ce qui est "faux", selon lui.

Il estime cependant que sur la question de la Russie, "là, il n'y a pas de rupture" avec la position historique du Rassemblement national. Il tacle notamment le tweet de Jordan Bardella après la mort de l'opposant Alexeï Navalny, s'estimant plutôt d'accord avec Eric Dupond-Moretti qui a critiqué des "larmes de crocodiles" de l'eurodéputé président du RN. Robert Ménard rappelle que Jordan Bardella n'a "jamais voté les résolutions européennes pour défendre Alexeï Navalny". "Là, il ne manque pas d'estomac, Bardella", tacle Robert Ménard. "Il y a un tropisme pro-russe" au RN, affirme-t-il, "une espèce de fascination pour un régime fort, autoritaire... Ils l'ont fait avec la Hongrie, là ils le font avec la Russie, il y a un vrai problème".

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