Marine Le Pen dénonce une « fatwa bancaire »
Marine Le Pen a annoncé qu’elle porterait plainte contre la Société Générale, après que la banque l'ait informée de la fermeture de ses comptes. Les difficultés du FN avec les banques ne sont pas nouvelles.
Mardi 21 novembre, Mediapart et France Inter ont révélé les nouveaux soucis bancaires du Front National : « La Société Générale qui est la banque du Front National depuis plusieurs décennies a décidé de lui demander de clôturer ses comptes, a indiqué Marine Turchi, spécialiste du FN à Mediapart. « Il n’y a aucun motif qui a été évoqué d’après le Front National dans ce courrier qui lui a été notifié il y a quelques mois. »
Des raisons inconnues
C’est en juillet dernier que la présidente du FN aurait appris la nouvelle. En réaction, elle a tenté de rouvrir un compte en sommeil au Crédit du Nord, filiale de la Société Générale. Mais même si celui-ci a bien été réouvert, la banque « refuse au Front National l’usage de chèques et l’encaissement par carte bleue des dons et des adhésions » a déclaré Marine Le Pen lors d’une conférence de presse, le 22 novembre.
Pour la présidente du Front National, elle et son parti sont « victimes » d’une « fatwa bancaire ». Elle a d’ailleurs annoncé qu’elle porterait plainte pour « discrimination » contre la Société Générale et HSBC.
La Société Générale, de son côté, indique qu’« aucune considération politique » ne se cache derrière sa décision « de nature exclusivement bancaire ».
Les raisons de cette décision restent mystérieuses et peuvent donc être multiples, comme l’indique Marine Turchi : « Est-ce que c’est en lien avec les enquêtes judiciaires qui visent le Front National depuis quelques années sur les financements de ses campagnes ? Avec des flux suspects ? Est-ce qu’il y a eu une saisie de Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy ? La réponse de la direction du FN c’est de dire que ce sont des mensonges »
Marine Le Pen personnellement visée
Ce n’est pas la première fois que sont révélées les difficultés du FN avec les banques. En 2014, le parti avait dû emprunter 9 millions d’euros auprès d’une banque tchéco-russe. Cette année, le FN a emprunté 6 millions d’euros au micro-parti de Jean-Marie Le Pen. Le parti a aussi eu recours aux électeurs via un « emprunt patriotique » de 3%.
Si les soucis bancaires du FN ne sont pas nouveaux, ce qui différencie celui-ci des autres c’est que cette fois, Marine Le Pen est personnellement concernée : « Ce matin, j’ai reçu un coup de téléphone de Thomas Vandeville, le président de la HSBC, et sans aucune justification on m’a annoncé ce matin la clôture de mon compte personnel. »
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.