Marche contre l'extrême droite : "C'est un mouvement pour insister sur l'urgence démocratique", lance la présidente du Syndicat des avocats de France
"Le programme est incompatible avec le fonctionnement de la démocratie", a expliqué Claire Dujardin, présidente du Syndicat des avocats de France.
Un peu plus d'une semaine avant le second tour de l'élection présidentielle, plus de 70 associations appellent à manifester dans une trentaine de villes samedi 16 avril "contre l'extrême droite et ses idées" mais aussi "pour la justice et l'égalité", explique sur franceinfo Claire Dujardin, présidente du Syndicat des avocats de France. Le syndicat relaie l'appel à marcher "pour insister sur l'urgence démocratique" et "faire en sorte que Marine Le Pen n'arrive pas au pouvoir". Le programme de la candidate du Rassemblement national "est incompatible avec le fonctionnement de la démocratie" car "elle érige en principes fondamentaux les principes de discrimination et de xénophobie", affirme Claire Dujardin.
franceinfo : S'agit-il d'un mouvement de société civile ou de quelque chose de plus politique, dans l'idée d'un front républicain ?
Claire Dujardin : Ce mouvement rassemble à la fois des organisations, des associations, des collectifs donc c'est un rassemblement très large. Il s'agit de dire non à l'extrême droite et ses idées, pour la justice et l'égalité. C'est un mouvement très large pour insister sur l'urgence démocratique, c'est-à-dire affirmer collectivement que la force des idées et des valeurs qui nous rassemblent sont suffisamment fortes pour se battre contre les idées d'extrême droite et faire en sorte que Marine Le Pen n'arrive pas au pouvoir.
Quelles sont les propositions de Marine Le Pen qui vous concerneraient directement si elle était élue ?
Son programme est incompatible avec le fonctionnement de la démocratie. Elle érige en principes fondamentaux les principes de discrimination et de xénophobie. La préférence nationale serait inscrite dans la loi, par conséquent tous les principes fondamentaux d'accès aux aides sociales, à l'emploi, à l'éducation seraient basés sur un principe de préférence nationale et donc il y aurait la discrimination inscrite dans la loi. Le programme de Marine Le Pen est extrêmement dangereux. Cette marche contre l'extrême droite n'est pas là, cela dit, pour dire qu'on est pour la politique d'Emmanuel Macron. On entend la colère, mais on dit que la première urgence est l'urgence démocratique, ensuite on se battra contre la politique d'Emmanuel Macron.
Comment expliquez-vous ce risque si fort, et un peu plus à chaque fois, de voir l'extrême droite arriver au pouvoir ?
Les causes sont multiples et anciennes. Les responsabilités sont à chercher du côté des politiques ultra libérales menées depuis des années et qui ont exacerbé les injustices et inégalités sociales. Elles ont mis de côté toute une partie de la population, elles ont précarisé des populations. Les conséquences de ces politiques font que beaucoup de personnes n'ont pas accès à leurs droits, à la justice.
Il y a aussi la montée des idées d'extrême droite. Il y a eu un glissement : les politiques qui étaient au départ des politiques de droite, fondées sur la république sociale et l'intégration de toutes les populations, ont glissé vers des idées d'extrême droite. Nécessairement, on banalise les propositions mises sur la table par le Rassemblement national. On a également une colère énorme contre Emmanuel Macron et le risque aujourd'hui, c'est que des électeurs et électrices votent contre Emmanuel Macron car ils sont en colère contre lui.
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