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Des kits de campagne au cœur de l'enquête sur Jeanne, le micro-parti du FN

Les juges s'intéressent particulièrement à ces kits de campagne obligatoires pour les candidats FN, affirme "Libération", jeudi.

Article rédigé par franceinfo
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Marine Le Pen donne une conférence de presse au siège du Front national, à Nanterre (Hauts-de-Seine), le 6 février 2015. (CITIZENSIDE.COM / AFP)

Le micro-parti de la présidente du FN, dénommé Jeanne, est de nouveau dans le viseur de la justice. Cette structure, utilisée notamment pour le financement de campagnes, fait l'objet d'une information judiciaire. L'un des proches de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon, a déjà été mis en examen dans ce dossier. Il est soupçonné d'être l'un des principaux bénéficiaires du système mis en place autour du microparti du Front national.

Libération (article abonnés), dans son édition du jeudi 19 février, détaille les pistes sur lesquelles les juges enquêtent : des kits de campagne obligatoires pour les candidats FN (avec tracts, affiches, sites internet...) facturés entre "3 000 et 10 000 euros", des "taux d’emprunt exorbitants", des "soupçons de fausses factures et d’abus de biens sociaux" ou encore l'"hypothèse d’un financement politique occulte"... Le quotidien estime que d'autres proches de Marine Le Pen pourraient aussi être inquiétés prochainement.

Le kit obligatoire des législatives facturé 16 650 euros

Le kit de campagne des candidats aux législatives de 2012 intéresse particulièrement la justice : 520 candidats FN ont dû acheter ce dispositif, facturé 16 650 euros. Le caractère obligatoire de ces fameux kits interpelle la justice : "L’investiture du FN n’est validée qu’après signature du bon de commande relatif au kit de campagne. (...) Celui-ci est donc obligatoire et s’impose à tout candidat investi par le FN", précise une note interne. Les marges effectuées sur la vente de ces outils électoraux étonnent également.

Les prêts accordés aux candidats afin qu'ils achètent le kit, toujours via Jeanne, semblent aussi suspects, selon Libération. "Jeanne prête de l’argent au candidat pour lui permettre d’acheter le kit, mais l’argent revient instantanément dans ses caisses", écrit le quotidien. L'Etat pourrait être lésé car il doit rembourser les dépenses de campagne des candidats qui ont recueilli plus de 5% des voix lors des législatives.

Mis en examen en janvier pour escroquerie, faux et usage de faux, abus de bien social et blanchiment d’abus de bien social, Frédéric Chatillon pourrait aussi se voir reprocher un enrichissement personnel. "Les Le Pen sont insurpassables en matière de droit et d’argent. Quant à savoir ce que Chatillon fait du sien, avec son train de vie, c’est une autre chose…", rapporte un membre du bureau politique du FN. Invitée de Radio classique, jeudi matin, Marine Le Pen a indiqué qu'elle allait porter plainte contre Libération. "Le FN n'a rien à se reprocher", assure-t-elle. 

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