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Vœux de François Hollande : "Le discours manquait d'élan et de vision" pour le politologue Stéphane Rozès

François Hollande a prononcé, samedi 31 décembre, ses derniers vœux en tant que président de la République. Invité de franceinfo dimanche, le politologue Stéphane Rozès, a estimé qu'il aurait pu faire preuve de plus "d'élan et de vision".

Article rédigé par franceinfo
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François Hollande, à Abou Dhabi, le 3 décembre 2016. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

François Hollande a livré ses derniers vœux en tant que chef de l'Etat, samedi 31 décembre 2016. Interrogé sur franceinfo dimanche, Stéphane Rozès, politologue, enseignant à Sciences-Po et HEC, a trouvé que le discours de François Hollande manquait "d'élan et de vision". Selon lui, il tentait de défendre "son bilan" et d'envoyer des messages aux Français en pleine campagne électorale pour l'élection présidentielle 2017.

franceinfo : Comment vous avez trouvé François Hollande ?

Stéphane Rozès : Il a agi comme un président qui voulait laisser une marque pour la solennité de ses derniers vœux. Le discours manquait peut-être d'élan, de vision mais il a voulu transmettre un certain nombre de messages sur la situation du pays, en meilleur état qu'à son arrivée mais encore fragile. Il a défendu son bilan.

Contrairement aux années précédentes, il n'a pas insisté sur les moyens utilisés mais sur la visibilité des résultats. Il a laissé entendre que s'ils étaient arrivés plus tôt, il serait peut-être allé à la présidentielle.

Que pensez-vous de ses mots sur le Front National et sur François Fillon ?

Il dit que la France est ouverte au monde, elle est européenne et fraternelle. Il a réaffirmé ce qu'il estime être les valeurs du pays. Pour lui, si Marine le Pen l'emportait, la France ne serait plus la France.

Il dit aussi qu'il ne faut pas brutaliser la société. Il dessine ce qui lui semble être deux périls de nature différente : le Front national est sans doute pour lui au travers de son propos le plus grave, parce que c'est attentatoire aux valeurs de la France alors que François Fillon correspond plutôt à une menace sur la façon de gouverner et un risque pour le modèle social.

Avez-vous décelé une certaine émotion pendant ce discours ?

Dès son élection, un président de la République tisse un lien symbolique qui va au-delà de son camp politique. Donc, il y a forcément de l'émotion. Mais puisqu'il était libéré de la charge de candidat, il aurait pu beaucoup mieux dessiner ce qu'avait été son expérience au plan international, l'avancée de la politique internationale et la vision qu'il avait eu pour la France, sans anticiper sur la présidentielle.

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