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François Hollande raille l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy plus rapide que prévue

François Hollande a ironisé dimanche sur une entrée en campagne plus rapide que prévue de Nicolas Sarkozy tout en affirmant "il fait ce qu'il veut". Les rumeurs vont bon train sur une entrée en campagne cette semaine de Nicolas Sarkozy.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Nicolas Sarkozy à Toulon en 2008 (ERIC FEFERBERG / AFP)

François Hollande a ironisé dimanche sur une entrée en campagne plus rapide que prévue de Nicolas Sarkozy tout en affirmant "il fait ce qu'il veut". Les rumeurs vont bon train sur une entrée en campagne cette semaine de Nicolas Sarkozy.

Invité sur Canal+ dimanche, le candidat socialiste François Hollande a ironisé sur une accélération éventuelle de l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy.

Il a "un peu précipité les choses" puisqu'il envisageait selon lui de le faire en mars. "Vous savez, ça m'est totalement indifférent parce que rien ne doit me détourner", a déclaré le favori des sondages. "Donc, qu'il fasse ce que bon lui semble, il a déjà utilisé suffisamment les moyens de l'Etat pour faire campagne jusque-là, s'il veut les utiliser un peu plus,c'est son affaire", a-t-il ajouté

Entrée en campagne dans la semaine ?

Le président de la République a un agenda chargé la semaine prochaine. Cela n'empêche pas les rumeurs sur une officialisation de la candidature de Nicolas Sarkozy dans les jours qui viennent.

A en croire l'agenda officiel du président Sarkozy, un déplacement est prévu lundi à Issy-Les-Moulineaux pour l'inauguration des nouveaux locaux de la Direction générale de la Gendarmerie nationale. Mardi, un déplacement est annoncé en Isère. Mercredi, conseil des ministres. Jeudi, le président à un autre déplacement en province et vendredi un Sommet franco-britannique au Palais de l'Élysée.

La semaine de Nicolas Sarkozy s'achève sur un meeting à Marseille ce qui fait dire au Journal du Dimanche, notamment, que le président pourrait se déclarer "entre lundi et jeudi". Selon le JDD "Nicolas Sarkozy devrait être bien présent, selon nos informations, dimanche prochain à Marseille pour participer à son premier meeting de campagne. Dix mille militants venus de Paca et de Rhône-Alpes devraient l'acclamer. "Ils sont chauds bouillants et sont pressés d'en découdre", se réjouit Nadine Morano".

On ne connait pas encore sous quelle forme pourrait se faire l'officialisation de la candidature de Nicolas Sarkozy qui a lancé des information sur les "valeurs" qui pourraient lui tenir à coeur lors d'une prochaine campagne. Il a donné les pistes d'un éventuel programme présidentiel dans le "Figaro Magazine" de samedi en évoquant de possibles référendums sur le chômage et l'immigration.

Un choix de thèmes qui a provoqué des réactions à gauche, bien sûr, mais aussi au centre, alors que la candidate du Front National affirme toujours avoir des difficultés à rassembler ses 500 signatures.

Moscovici compare Sarkozy à Bush

Interrogé sur l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy à travers son interview au Figaro Magazine, Pierre Moscovici, directeur de la campagne de François Hollande, a estimé "qu'on sort de l'hypocrisie dans laquelle le président de la République s'était enferré et dont le sommet fut l'entretien côte à côte avec Angela Merkel."

"C'est une entrée en campagne à droite toute, qui en dit long sur la stratégie et la posture de Nicolas Sarkozy. Sa stratégie ressemble à celle de George Bush fils en 2004, celle d'une coalition conservatrice qui ne se connaît pas d'ennemis à droite", estime le directeur de campagne de François Hollande.

En 2004, George Bush avait été réélu, oublie de préciser Pierre Moscovici.

De son côté, l'ancien Premier ministre Laurent Fabius (PS) a qualifié de "très à droite" le propos de Nicolas Sarkozy sur le chômage et l'immigration, constatant une volonté de susciter des "clivages" pour "rameuter l'extrême droite", dans une interview publiée samedi dans Le Monde.

Pour le député de Seine-Maritime, les déclarations du chef de l'Etat au Figaro Magazine "confirment qu'il veut masquer l'étendue de ses échecs par l'édification de clivages artificiels. Mais au-delà des slogans et des phrases qui claquent,c'est très court et très à droite".

Sarkozy critiqué au centre

Très virulent, comme François Bayrou, ou mezzo voce, comme Jean-Louis Borloo, des leaders centristes ont marqué leurs distances de fond avec Nicolas Sarkozy. Avec le président de la République, "c'est valeurs contre valeurs", a lancé le candidat du Modem à l'Elysée, décidé à profiter du virage à droite de Nicolas Sarkozy pour élargir son espace politique. Et François Bayrou d'appeler les "humanistes" de toutes obédiences à refuser les propos de Nicolas Sarkozy, leur demandant de faire taire "les intérêts politiques, de camp ou de parti" pour défendre "l'essentiel".

"Pas d'accord" avec les propositions de Nicolas Sarkozy sur le référendum sur les droits des chômeurs et sur le refus du mariage homosexuel, le président du Parti radical et ancien ministre Jean-Louis Borloo a, lui, exprimé ses divergences lors d'un récent déplacement à Valenciennes du secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu, a rapporté samedi le Figaro.

"Je me demande parfois s'il n'est pas le meilleur agent électoral de François Hollande", le candidat du PS, a affirmé pour sa part Nicolas Dupont-Aignan. Mais "je dis aux électeurs de droite: ne perdez pas espoir! Il y a François Bayrou, qui est au centre. Il y a moi-même, qui suis gaulliste", a-t-il relevé.

François Hollande parle de "rassemblement"

Résultat François Hollande, cite souvent le mot de "rassemblement", un peu à la façon d'un Mitterrand qui en 1988 gagna l'élection présidentielle en vantant "La France Unie" contre un Chirac qui jouait à l'époque une image de droite.

Jeudi dans le Loiret, le député de Corrèze a fustigé "la manie" présidentielle "d'opposer les Français entre eux", balayant en outre l'idée du chef de l'Etat d'organiser des consultations sur des sujets de société : "Le prochain référendum, c'est l'élection présidentielle !"

Samedi, il a fait campagne sur le besoin de "rassembler les Français", face à un Nicolas Sarkozy qui joue "la division" et s'en prend "aux plus fragiles".

Sur Canal+, dimanche, M. Hollande a estimé que les propos du ministre de l'Intérieur Claude Guéant sur les civilisations, approuvés par le chef de l'Etat, "laissent penser" que ce dernier "veut aller chercher les électeurs qui aujourd'hui iraient plutôt vers Marine Le Pen".

"Ca fait partie sans doute de sa tactique, mais ça fait du mal à la société parce qu'il n'est pas n'importe quel candidat, il est le président sortant et le rôle d'un président, même candidat, c'est de rassembler le pays, c'est de l'élever, c'est d'éviter les stigmatisations, de ne pas jouer avec les peurs", a déclaré le candidat socialiste.

Les thèmes de la campagne sont-ils lancés ?

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