François Hollande et Nicolas Sarkozy s'affrontent par meetings interposés
Plus qu'une semaine avant le premier tour. Alors qu'un tiers des électeurs n'a pas fait son choix, les deux principaux candidats vont s'affronter par meetings interposés dimanche 15 avril. Tour d'horizon des forces en présence.
Deux meetings géants sont prévus pour le dernier week-end avant le premier tour. François Hollande contre Nicolas Sarkozy. Les deux principaux candidats à l'élection présidentielle s'affronteront par meetings interposés à Paris. De Vincennes à la Concorde, un objectif : séduire les indécis. Passage en revue du champs de bataille.
Le lieu
François Hollande sur l'esplanade du château de Vincennes : un lieu choisi pour son côté festif. "Nous souhaitions un lieu qui permette de tenir un meeting traditionnel, mais aussi de venir pique-niquer et partager un moment tranquille", selon le secrétaire général de la campagne de M.Hollande, Nacer Meddah, interrogé par Le Monde.
Nicolas Sarkozy place de la Concorde : un lieu symbolique pour la droite. Le candidat de l'UMP y a fêté sa victoire en 2007. Et en 1988, il y avait organisé un meeting pour Jacques Chirac, réunissant plus de 60 000 personnes.
Une nouveauté en 2012 : le rassemblement hors salles. Le candidat socialiste, qui a commencé le 13 mars, à Valence, est un habitué du genre. Il a déjà fait une dizaine de réunions publiques en plein air. Le président-candidat de son côté n'en a fait qu'une depuis sa déclaration de candidature, le 4 avril, lors d'un déplacement à La Réunion.
Une tendance inaugurée par les "stand up d'Arnaud Montebourg" lors de la campagne des primaires du PS, qui a fait des émules. Jean-Luc Mélenchon a adopté la formule, place de la Bastille à Paris, puis sur la place du Capitole à Toulouse.
Les avantages : une formule moins coûteuse, un contact plus facile avec les sympathisants, et la difficulté de chiffrer la participation, donc de gonfler les statistiques.
Les moyens
Priorité à l'organisation dans les deux camps pour mobiliser les troupes.
Au PS, au moins trois cars partiront de chaque département afin de permettre à un maximum de militants d'être présents. Un système de covoiturage a aussi été prévu avec des dizaines de véhicules.
Un clip a été réalisé par l'équipe web du candidat socialiste, pour venir "soutenir le changement". Le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) a aussi mis en ligne sa propre vidéo. Facebook, textos, appels. Des jeunes s'y donnent rendez-vous pour "le concert de Vincennes".
Côté UMP, 9 trains et 600 autocars auraient été spécialement affrétés pour l'occasion. Pourtant, l'équipe de M. Sarkozy aurait rencontré des difficultés pour trouver des bus disponibles, le PS en ayant réservé des centaines à l'avance.
Jean-François Copé a appelé les adhérents du parti à aussi s'organiser par leurs propres moyens dans un mail : "Nous allons prévoir autant de trains et de cars que possible. Mais je sais aussi pouvoir compter sur la réactivité et la débrouillardise de chacun ! Selon l'endroit où vous habitez, en avion, en voiture, en covoiturage, en RER, en métro, à vélo, à pied... tous les moyens de transport seront bons pour rallier la place de la Concorde".
Une grande opération de tractage a également été organisée vendredi pour attirer le plus grand nombre de sympathisants. Des 17 heures à 20 heures, le mouvement "Les jeunes avec Sarkozy" distribueront des invitations au meeting à la sortie de toutes les stations du métro parisien.
Le programme
A Vincennes, dès 14 heures, buvettes, fanfares et orchestres sont organisés au milieu de la foule. Puis, le groupe le Bal et Jacob Desvarieux, le fondateur de Kassav, ouvriront les fesitivités avant le discours de Bertrand Delanöé, maire (PS) de Paris, et celui de M.Hollande vers 15h 30.
A la Concorde, Jean-François Copé et François Fillon pourraient prendre la parole avant le discours de M.Sarkozy, selon le journal gratuit Direct Matin. Mais le casting des intervenants reste tenu secret pour faire monter le suspense.
Les chiffres
La préfecture de police de Paris ne comptabilisera pas le nombre des participants aux deux meetings, considérant qu'il ne s'agit pas de "manifestations revendicatrices".
Tant du côté de l'UMP que du PS, pas de chiffre précis sur le nombre de personnes attendues. "Plusieurs dizaines de milliers" selon Manuel Valls, directeur de la communication de M. Hollande.
L'UMP annonce, elle, 30 000 participants déjà inscrits. Mais l'état-major de campagne du président-candidat espère aujourd'hui secrètement dépasser l'affluence du grand raout de Villepinte le 11 mars (quelque 50 000 participants).
En attendant, tant M. Hollande que M. Sarkozy se sont gardés d'afficher tout objectif d'affluence.
"Ce n'est pas le plus grand nombre de participants à Paris-Vincennes ou à la 'Concorde-discorde' qui feront la décision ou la différence. Ce sera le nombre d'électeurs", a prévenu jeudi M. Hollande. "On verra ce qu'il en est" de l'affluence, a lancé vendredi Nicolas Sarkozy, en récusant lui aussi toute idée de "match".
Au même moment, se tiendra un meeting de la candidate de Lutte Ouvrière au Zénith de Paris. Son coordinateur de campagne, Pierre Royan, espère entre 4 000 et 6 000 participants.
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