Après dix heures l'an dernier et une douzaine en 2012, François Hollande n'a finalement passé que sept heures cette année au Salon de l'Agriculture. Le président de la République a achevé sa visite sans heurts en début d'après-midi.Seuls quelques interpellations d'éleveurs ont été relevées ainsi qu'un "Hollande casse-toi !" hurlé par une femme évacuée par le service d'ordre."Tout le monde s'attendait à ce que ce soit le concours des sifflets, des huées, des difficultés et les journalistes sont tous surpris (...) C'est un dialogue qui s'est installé" a indiqué le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll à la fin de la visite.Une inauguration traditionnelleC'est à l'heure dela traite des vaches que François Hollande est arrivé au Salon del'Agriculture, porte de Versailles à Paris pour l'inaugurer. Une tradition bienancrée."C'est une visite de travail " dont l'objet est aussi "de prendre en compte les problèmes, de les régler ", a affirmé le chef de l'Etat. Un rendez-vous important pour François Hollande à l'approche des municipales et des européennes. Cet ancien élu de Corrèze le sait bien. Quel'on soit fils, petit fils de paysan, agriculteur en activité ou retraité, lesecteur représente trois millions d'électeurs potentiels, c'est-à-dire 8% toutde même de l'électorat. Un électorat très actif pendant les scrutins mais ancréà droite.A voir aussi ►►► Les mondes agricoles : une minorité éclatée, ancrée à droite sur le site du CevipofUne visite studieuseFrançoisHollande a enchaîné la traite, une visite dans les travées puis unetable ronde en fin de matinée pour écouter toutes les doléances du mondeagricole.Juste avantl'ouverture du salon, François Hollande a donné une interview à l'hebdomadaire LaFrance agricole qui a quelque peu apaisée les tensions. "Quand je lis l'interview duprésident, je me dis que ses ministres ont beaucoup de boulot devant eux ! ",lance ainsi Xavier Beulin, le présidentde la FNSEA, le syndicat majoritaire dans le secteur. En plein cœur des étatsgénéraux de l'agriculture, celui explique :"J'ai l'article devant lesyeux et les réponses, elles ne sont pas banales. Moi je m'en réjouis, reste àpasser du pacte aux actes."