François Fillon emploie un néologisme pour attaquer François Hollande
De l'art du néologisme. Inventer un mot n'est pas gratuit. Lundi 9 janvier, lors de ses vœux à la presse, François Fillon a employé le terme de scorpionite pour attaquer François Hollande. Tentative de décryptage d'un terme mystérieux.
Depuis hier les commentaires affluent pour évoquer le ton et le style employé par François Fillon pour railler François Hollande. Le premier ministre a utilisé l'image du venin que le candidat socialiste distille à l'envie, selon lui.
Ce venin consisterait en un dénigrement systématique de l'état du pays. François Fillon aurait pu choisir le fiel, il a retenu le poison.
Curieusement, le chef du gouvernement emploie un vigoureux néologisme pour définir la maladie répandue, d'après lui, par le candidat socialiste : la scorpionite ! Dans le dictionnaire, de scorpionite il n'y a point. Tout juste un scorpionisme, le mal justement que provoque la piqûre du scorpion.
Dans la queue est le venin
Mais l'emploi de scorpionite a le double avantage de nous projeter dans les sables du désert et sur Krypton, la planète de Superman. Car c'est plus du côté du héros de fiction qu'il faut lorgner. En effet, le principal point faible de Superman est la kriptonite (tiens, tiens…). Un fragment de sa planète qui ronge ses pouvoirs. Nous y voilà !
Mais pour être honnête, la scorpionite existe. Dans un jeu en ligne massivement multi-joueurs, Runescape (merci Google), on apprend que la scorpionite est un résidu de certains minerais dont se délectent les… scorpions ! Dans ce jeu le bestiaire regorge de dragons, de rats géants et d'autres créatures peu ragoutantes.
François Fillon jouerait-il à Runescape ? Peu vraisemblable même si d'aucuns disent qu'il à l'âme d'un geek !
L'utilisation de ce néologisme n'aurait donc pour but que de renvoyer à un animal guère sympathique. Et surtout, cet animal a la réputation, à tort ou à raison, de se suicider lorsqu'il est face au danger, cerné par les flammes.
L'extrait des voeux du Premier ministre
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