Cet article date de plus de douze ans.

François Fillon critique brièvement l'incarcération de de Maistre, le PS lui reproche d'influer sur la justice

Jeudi 29 mars, François Fillon était l'invité de France Inter. Il a émis des critiques sur l'incarcération de Patrice de Maistre avant de se reprendre. Trop tard, la gauche l'accuse de vouloir influencer la justice.
Article rédigé par Francetv 2012
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
François Fillon au QG de Nicolas Sarkozy ce matin (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Jeudi 29 mars, François Fillon était l'invité de France Inter. Il a émis des critiques sur l'incarcération de Patrice de Maistre avant de se reprendre. Trop tard, la gauche l'accuse de vouloir influencer la justice.

François Fillon s'est attiré jeudi des critiques de François Hollande en "s'étonnant" de l'incarcération de Patrice de Maistre dans l'affaire Bettencourt, une nouvelle atteinte à "l'indépendance de la justice", selon le PS, bien que le Premier ministre ait "retiré" sa phrase.

Invité de la matinale de France Inter, M. Fillon a réagi aux derniers développements de l'affaire Bettencourt, marquée il y a une semaine par le placement en détention provisoire de M. de Maistre pour des délits présumés d'abus de faiblesse et d'abus de confiance peut-être liés au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

"Coincidences"

"Ce que je peux remarquer, c'est qu'il y a quand même des coïncidences: à chaque fois que François Hollande est un peu en difficulté dans les sondages, on trouve de nouvelles affaires qui naissent ou réapparaissent", a souligné le Premier ministre.

"Aujourd'hui, on nous sort de nouveau l'affaire Bettencourt, sans que jamais le début du commencement d'une preuve n'ait été apporté", a-t-il enchaîné, dénonçant des "méthodes qui à son avis ne tromperont pas les Français".

Comme on lui rappelait qu'une personne, Patrice de Maistre, était incarcérée dans cette affaire, le Premier ministre a rétorqué: "et alors? ça veut dire quoi? Ca prouve quelque chose sur le rapport entre Patrice de Maistre et Nicolas Sarkozy? Absolument rien!".

Rétropédalage en direct

"D'ailleurs, on peut s'étonner sur les raisons qui conduisent à écrouer cet homme par rapport aux règles qui sont celles de notre justice mais c'est un autre sujet", a poursuivi M. Fillon, notant que "ce n'est pas (son) rôle de commenter le rôle des juges".

Quelques minutes plus tard, M. Fillon a reconnu avoir "immédiatement regretté la phrase prononcée". "J'ai des opinions personnelles mais je suis Premier ministre et je suis garant aussi du bon fonctionnement des institutions judiciaires et je retire cette phrase", a-t-il expliqué.

Réaction de la gauche

Malgré ces regrets, les réserves initiales émises par M. Fillon ont fait réagir le PS et son candidat, François Hollande.

En marge d'un déplacement à Montpellier, M. Hollande a estimé qu'un Premier ministre, "comme un président de la République, devait maîtriser son langage" et que les responsables au pouvoir devaient "laisser la justice travailler en toute indépendance".

"Il y a effectivement des suspicions, il ne m'appartient pas ici de donner la direction de ces investigations", a-t-il ajouté.

Peu avant lui, l'un de ses porte-parole, Bernard Cazeneuve, avait évoqué l'"incapacité profonde de la droite à respecter l'indépendance de la justice" et dénoncé "un pathétique sauve-qui-peut la droite".

Critique du FN

Dans un communiqué, Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN et également avocat, a réagi.

"Prétendre, comme il l'a fait, que le juge d'instruction agit pour favoriser François Hollande est inadmissible et en dit long sur l'opinion que le premier ministre peut avoir du fonctionnement de la justice. Cela en dit long aussi sur les inquiétudes du pouvoir", écrit-il.

"Dans cette affaire, plus que dans toute autre, puisqu'elle concerne le président de la république et le candidat, la justice doit agir sereinement, sans subir de pressions et surtout avec célérité", conclut M. de Saint-Just

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.