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François Bayrou pense déjà aux législatives.

Jeudi 19 avril, François Bayrou tiendra le dernier meeting de sa campagne à Bordeaux. Son entourage le décrit serein. Il s'applique à dégonfler la pression sur son choix d'entre-deux-tours et pense déjà aux législatives du mois de juin.
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
François Bayrou en meeting à Lille (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Jeudi 19 avril, François Bayrou tiendra le dernier meeting de sa campagne à Bordeaux. Son entourage le décrit serein. Il s'applique à dégonfler la pression sur son choix d'entre-deux-tours et pense déjà aux législatives du mois de juin.

Son entourage décrit François Bayrou comme serein. "C'est la campagne la plus juste que j'ai mené", a-t-il confié mercredi soir au Grand Journal de Canal Plus.

Maintenir l'unité

Ses soutiens le sont peut-être moins et s'interrogent sur son choix de l'entre-deux tours. "Personne ne sait ce qu'il va dire" confie un membre de l'équipe de campagne.

"Je saurais prendre mes responsabilités", assure-t-il à chacun d'entre eux.

Hier un comité stratégique du MoDem, qui regroupe les principaux cadres du parti, s'est tenu. Il a été décidé que ne serait donnée aucune consigne de vote au soir du 22 avril. Si celle-çi doit intervenir, ce sera après quelques jours et ce sera "une collégialité de choix et de méthode", assure-t-on dans l'entourage du candidat.

"Cette fois-çi, tout le monde sera loyal", espère-t-on, évoquant 2007, où les futurs députés Nouveau centre rallliaient Nicolas Sarkozy dès le lendemain du premier tour. Dimanche en fin d'après-midi, le comité stratégique se réunira une dernière fois pour analyser les premières estimations avant que les porte-parole ne s'éparpillent sur les plateaux télé des soirées électorales.

Les scénarios de l'entre-deux-tours

François Bayrou se trouve face à trois hypothèses: appeler à voter François Hollande, appeler à voter Nicolas Sarkozy ou ne donner aucune consigne de vote. Si ces alternatives sont basiques, l'expression de ce choix pourra elle revêtir milles nuances.

Les résultats du premier tour détermineront les rapports de force et peuvent changer les hypothèses actuelles. Au MoDem, on considère que François Hollande a fermé la porte ce matin, en déclarant qu'il ne ferait pas d'ouverture. Et comme dans la plupart des QG des partis, on s'attend à un faible score de M. Sarkozy au premier tour qui obérerait toutes ses chances pour la suite.

Quel est l'interêt de se rallier alors un vaincu en puissance ? Le candidat du MoDem serait-il amené à ne pas choisir comme en 2007, alors qu' il avait promis de donner une consigne de vote.

Recomposition au centre

L'enjeu pour le candidat est sa place dans la future recomposition du centre. Celle-çi peut-elle être remise en cause par une prise de position entre les deux tours? S'il se trompe, prend-il le risque de laisser seul Jean-Louis Borloo se saisir du leadership centriste ? "Non, ridicule. Notre indépendance n'est plus à démontrer. Il est libre de son choix, libre de parler ou de se taire. Libre de son timing", assure-t-on au siège du MoDem.

Hier, dans une interview au Figaro, Hervé Morin mettait certes la pression pour que M. Bayrou appelle à voter pour le président de la république, mais au détour de l'entretien, il reconnaissait au Béarnais la préeminence sur le monde centriste.

"François Bayrou a une chance historique de donner au centre la capacité de reconstituer l'équilibre démocratique que nous n'avons pas connu depuis longtemps", déclare le président du Nouveau Centre.

Quant à Jean-Louis Borloo, son entourage reconnaît que le dernier rallié deviendrait "l'interlocuteur privilégié de Nicolas Sarkozy au Centre et que cela n'arrangerait pas forcément le parti radical" mais qu'on ne peut se passer du président du Modem pour la recomposition du centre post-présidentielle.

Hier, dans le train qui le ramenait de son meeting de Lille, M. Bayrou s'est confié aux journalistes sur l'avenir de la galaxie centriste.

"Il faut que tout le monde accepte que c'est le moment de se réunir. Si l'on s'entend sur le fait que l'on s'entend, c'est déjà une première avancée",explique-t-il, espérant pouvoir présenter un candidat centriste dans toutes les circoncriptions. Centriste et non MoDem, il faut comprendre la nuance.

Bref, M. Bayrou a les yeux déjà fixés sur le troisème tour : les élections législatives. Et dans cette optique, il n'est pas certain que l'entre-deux-tours soit un enjeu si crucial pour lui.

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