François Bayrou déclare officiellement et sobrement sa candidature à l'Elysée
François Bayrou a annoncé officiellement sa candidature à la présidentielle, mercredi 7 décembre, à Paris. Après 2002 et 2007, il se lance dans sa troisième campagne. "Je viens à cette élection, dit-il, avec ce que la vie m'a donné et m'a appris".
Sobre c'est l'adjectif du jour pour François Bayrou. La mise en scène est toute en simplicité. Derrière le candidat, un unique paravent aux couleurs tricolores, mais façon pastel. Entre le rouge et le blanc, une transition en douceur en camaieu orangé. Comme un intervalle dans lequel Français Bayrou espère imposer la couleur de sa campagne: grave mais pas anxiogène.
"Quand la France va mal, les Français vont plus mal encore", commence t-il en préambule. "Il s'agit de regagner pied à pied le terrain perdu. Et cela peut se faire en peu d'années" corrige t-il peu après.
Le ton du discours essaye d'éviter la grandiloquence. A aucun moment François Bayrou ne formalise sa candidature d'une formule genre "Je suis candidat à l'élection".
"Je me présente devant vous en homme libre" se contente-t-il de dire. Comme une évidence, et parce que l'accent ne doit pas être mis sur sa personne mais sur la situation.
"Un peuple ne peut compter que sur ses seules forces"
M. Bayrou a écrit son discours seul mais il l'a présenté au conseil stratégique de la campagne le matin même.
Son équipe l'a poussé à adopter un style plus direct. Comme l'explique Bernard Lehideux, qui en est à sa troisième campagne avec le candidat. "François Bayrou est prof et père de famille nombreuse. Parfois cela donnait des textes chargés car il avait besoin d'aller au fond des explications. Là le style est plus épuré. On est dans les fondamentaux", poursuit M.Lehideux
"Il faut qu'il soit clair que la France prend un chemin nouveau (...) dont les repères sont lucidité et volonté", dit M. Bayrou.
M. Bayrou propose un pacte churchillien aux français, les appelant à regarder d'abord en eux-mêmes.
"Une majorité de courage"
"Il y a pour moi une conviction de fond : pour se rétablir, un peuple ne peut compter que sur ses seules forces (...) Quand il s'agit de sa survie, de son destin, de son équilibre intérieur, il ne peut pas s'en remettre à d'autres. C'est notre affaire, c'est notre avenir. Notre destin est entre nos mains".
Il retrouve les accents de 2007 quand il promet " d'être "non le porte-parole d'un parti, mais de l'interet genéral et de restaurer sans faiblesse l'impartialité de l'Etat".
M.Bayrou rétitère son appel à une majorité de courage pour gouverner la France.
Il termine plus ému sur un paragraphe plus personnel. "Je viens à cette élection avec ce que la vie m'a donné et m'a appris".
"Coolissime"
Après le discours, les cadres du parti commentent la prestation. "Nous, militants on aurait peut-être préféré un peu plus d'enthousiasme. Mais, ce soir les téléspectateurs verront de la sobriété. C'est bien", explique un représentant de la fédération des Hauts de Seine.
"François est sûr de lui. Il n'hésite plus. Ca c'est nouveau. Je l'ai trouvé très détendu. Coolissime même", s'enthousiasme une responsable du Modem.
Et c'est très détendu que le désormais candidat fend le flot des journalistes agglutinés pour sortir.
"Moi, ce soir, j'enterre ma vie sociale pour les cinq prochains mois", plaisante un membre de son staff de campagne.
Reportage de Thierry Curtet sur France 2 le 7 décembre 2011
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