Fillon et le gouvernement "décidés à mener la réforme des retraites à son terme"

La déclaration a le mérite d'être claire. En revanche, elle ne satisfera ni ne convaincra probablement aucun des très nombreux manifestants de cette nouvelle journée d'action contre la réforme des retraites :
_ François Fillon estime que son gouvernement est allé "au bout de ce qui était possible" en termes de concessions, et se dit "décidé à mener la réforme à son terme".

Répondant à une question de... Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'Assemblée, le Premier ministre a expliqué qu'il n'avait "jamais pensé que cette réforme serait facile à faire", et que "la voix de ceux qui manifestent et qui font grève doit être entendue".
_ Mais, a-t-il rappelé dans l'hémicycle, "en démocratie, la voix du Parlement aussi doit être entendue".

Un rappel institutionnel qui sonne comme une fin de non-recevoir à la mobilisation d'aujourd'hui.
_ Car le Parlement est bel et bien en train d'adopter le projet de loi gouvernemental sur les retraites : après l'Assemblée nationale, le Sénat a voté hier soir le report à 67 ans de l'âge pour une retraite à taux plein.

Le Premier ministre a également évoqué, pour la regretter, la présence de nombreux lycéens dans les défilés : "je n'ai pas de leçons à donner aux jeunes lycéens qui ont été
appelés à la rescousse pour étoffer les manifestations", a-t-il
remarqué. "Je dis simplement que le sort de leurs retraites ne sera
pas garanti par ceux qui leur promettent de sauver l'avenir en
sacrifiant le présent".