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"Face à la crise", grand oral délicat pour Sarkozy

Une semaine après la mobilisation du 29 janvier, Nicolas Sarkozy s'adresse aux Français pour calmer leurs inquiétudes croissantes face à la crise et les convaincre de la pertinence d'une politique qu'il a par avance refusé de modifier.
Article rédigé par franceinfo
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"De l'explication", "de la pédagogie", "répondre aux inquiétudes, mais pas au prix de l'immobilisme" et sans "changement de cap". Depuis lundi, l'Elysée, le Premier ministre et le chef de l'Etat lui-même ont tracé le cadre étroit du long entretien radio-télévisé que Nicolas Sarkozy accorde à 20h15 à TF1, France 2, M6 et RTL.

Alors que les mauvais chiffres du chômage s'empilent mois après mois et que même l'optimiste ministre de l'Economie Christine Lagarde juge la récession inéluctable, le grand oral médiatique de Nicolas Sarkozy, le premier sous cette forme depuis dix mois, s'annonce périlleux. Solidement campés sur le succès de leur journée d'action de la semaine dernière (entre un et 2,5 millions de manifestants dans les rues), les syndicats attendent le président au tournant. Ils ont déjà indiqué qu'ils décideraient des suites du mouvement du 29 janvier en fonction des réponses apportées par le chef de l'Etat.

Tous réclament des mesures en faveur de la consommation et des salaires: hausse de salaires, conditionnement des aides aux entreprises, contrôle accru des plans sociaux, ou encore arrêt des suppressions de postes dans la fonction publique. Mais l'heure n'est pas au changement de cap à l'Elysée. "Il n'y aura pas de tournant dans la politique économique et sociale", a insisté lundi François Fillon.

Nicolas Sarkozy "souhaite d'abord mettre en perspective (...) son action face à la crise", et "le but, ce n'est pas une émission consacrée à des annonces" a expliqué hier Luc Chatel. Cette émission "n'est pas faite uniquement pour les 1,5 million de Français qui ont manifesté" jeudi dernier. "Elle est faite aussi pour les 63 millions de Français qui n'ont pas manifesté", a prévenu le porte-parole du gouvernement.

"Il y a des inquiétudes dans notre pays. J'aurai l'occasion d'y répondre, mais pas au prix de l'immobilisme" et "du conservatisme", a averti mardi Nicolas Sarkozy, qui défendra sa décision de lutter contre la crise en misant sur l'investissement plutôt que sur la consommation des ménages.

Le chef de l'Etat va surtout devoir trouver les mots pour désamorcer une contestation montante : sa cote de confiance a baissé de cinq points en février par rapport à janvier, à 39%. tandis que celle du Premier ministre François Fillon perd trois points, à 40%, sur la même période, selon un sondage CSA dans Le Parisien/Aujourd'hui en France.

Le président aura 70 à 90 minutes pour convaincre, face aux questions de Laurence Ferrari (TF1), David Pujadas (France 2), Guy Lagache (M6) et Alain Duhamel (RTL).

Anne Jocteur Monrozier, avec agences

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