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Eva Joly dans la tourmente

Son porte-parole de campagne Yannick Jadot démissionne et Daniel Cohn-Bendit estime qu’elle fait "les mauvais choix politiques" en attaquant comme elle le fait le Parti Socialiste et François Hollande. Pour calmer la situation, Eva Joly affirme ce matin qu'elle appellera à voter Hollande s'il est au 2e tour de la présidentielle.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Jean-Paul Pelissier / Reuters Reuters)

Tout s’est accéléré ce matin dans ce qu’on pourrait appeler le "feuilleton Eva Joly".
La candidate d’Europe Ecologie Les Verts avait déjà sévèrement critiqué le PS lors de son retour médiatique hier après plusieurs jours d’absence. Tôt ce matin, elle a refusé de dire lors d’une interview si elle appellerait à voter François Hollande au second tour de l’élection présidentielle si tel était le scénario. Même si elle affirme en fin de matiné qu'elle appellera bel et bien à voter Hollande s'il est en tête de la gauche au premier tour, son attitude a eu de serieuses conséquences.

Lâchée par son porte-parole

Coup de théâtre à 9h45 : Yannick Jadot annonce qu’il démissionne de ses fonctions de porte-parole de la candidate d’Europe Ecologie les Verts. L’eurodéputé affirme ne plus partager "la ligne politique" d'Eva Joly, évoquant la prise de "distance" de la candidate "avec l'accord" conclu entre les écologistes et le PS. Cela faisait plusieurs jours qu’il se posait des questions. "Je ne me sens pas à l'aise dans cette fonction de porte-parole, je voulais clarifier mon statut", a-t-il ajouté.
Yannick Jadot est un proche d'Eva Joly, dont il a été l'un des
premiers soutiens au sein de sa formation.

Cohn-Bendit sévère

Interrogé quelques minutes plus tard sur France Info, le
co-fondateur d'Europe Ecologie-Les Verts Daniel Cohn-Bendit
estime qu’Eva Joly fait "les mauvais choix politiques" .
"Qu'elle veuille marquer la différence entre les écologistes et le PS, c'est normal, mais il faut faire la différence entre concurrents [...] et adversaires, qui sont les candidats de droite et d'extrême droite". Avant d’ajouter : "Il faut être un peu plus sérieux si on veut être candidate […] aux élections présidentielles" . Et de conclure : "Eva Joly ne doit pas faire du Mélenchon, du sous-Mélenchon ou du super-Mélenchon".

PS exaspéré

Invité de France Info ce matin, le patron des députés PS Jean-Marc Ayrault estimait qu’Eva Joly ne devait pas "se tromper d’adversaire" . En se demandant ensuite si "Madame Joly est devenue une candidate indépendante ou est ce qu’elle est la candidate des Verts ? Je pose la question à Cécile Duflot".

Martine Aubry est ce matin sur la même ligne : la première secrétaire du PS demande  à la patronne d’EELV Cécile Duflot de "clarifier la position" d'Eva Joly après ses vives critiques de l'accord avec le PS, qu'elle-même juge "respectueux de l'identité de chacun" .
Eva Joly a redit hier toutes les réserves qu’elle avait sur cet accord en réaffirmant qu’il ne la faisait "pas rêver".

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