Espionnage dans l'affaire Bettencourt: le rebondissement qui menace Beauvau
Selon Le Monde, le contre-espionnage a bien examiné les appels d'un de ses journalistes pour identifier ses sources. Une pratique illégale qui pourrait entrainer des mises en examen place Beauvau et qui pourrait embarrasser l'Elysée.
Quel sera l'impact de cette affaire dans la campagne présidentielle? Quelles conséquences pour le possible candidat Sarkozy? Pour l'instant il est encore trop tôt pour le dire, mais ce qui semble désormais certain, c'est que l'un des ministères majeurs, l'Intérieur, pourrait être directement éclaboussé.
Selon le quotidien , le contre-espionnage a bien examiné les appels d'un de ses journalistes pour identifier ses sources dans l'affaire Bettencourt, une pratique illégale que Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, a confirmée ce matin. Un scandale qui pourrait entraîner des mises en examen de responsables place Beauvau.
Voir l'interview de Claude Guéant, invité de la matinale de France-Info le 1er Septembre:
Pour l'avocate du Monde, Catherine Cohen-Richelet, ces propos du ministre sont une tentative de "sauver les meubles". "Je ne sais pas ce qu'ils appellent des repérages de communications téléphoniques, mais s'ils ont examiné les fadettes, c'est en contravention totale avec la loi", a déclaré l'avocate à l'AFP. Le recours aux "fadettes" ne peut se faire que sur requête du Premier ministre ou d'un magistrat selon une procédure strictement encadrée par la loi. Les écoutes pratiquées par des officines sont qualifiées de "sauvages" et donc illégales.
Interrogée sur la suite possible de l'enquête, Me Cohen-Richelet a estimé que la juge allait probablement chercher à "remonter la chaîne des responsabilités". Des sources policières ont confié ces derniers jours s'attendre à la mise en examen dans cette affaire de très hauts responsables de la police.
En septembre 2010, le Directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, avait indiqué qu'une "brève et ponctuelle vérification technique" avait permis de "rendre vraisemblable" un renseignement sur l'auteur de la fuite dans l'affaire Bettencourt.
Le directeur de la DCRI, Bernard Squarcini, un proche de Nicolas Sarkozy, s'était quant à lui défendu en novembre de diriger "une officine de Barbouze". Interrogé peu après pour savoir s'il estimait possible que des services de police aient pu violer la loi, Nicolas Sarkozy avait répondu: "Non. Je ne l'imagine pas, je ne le crois pas et de surcroît, cela ne servirait à rien parce que tout se sait et parce que ce qu'un journaliste pense, il l'écrit."
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