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Epinglée, Marine Le Pen assume ses comptes de campagne

Le Canard enchaîné révèle dans son édition du mercredi 23 octobre que Marine Le Pen s'est vu refuser le remboursement de près de 700.000 euros de dépenses liées à sa dernière campagne présidentielle. Hôtels luxueux, soirées mondaines, agents de sécurité... Des frais que Marine Le Pen ne s'est pas faite rembourser, mais qu'elle assume complètement. 
Article rédigé par Lucas Roxo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Reuters)

Contrairement à ceux de Nicolas Sarkozy, les comptes de campagne de Marine Le Pen n'ont pas été "invalidés ". Ils ont été "réformés ", ce qui n'est pas tout à fait la même chose. La présidente du FN n'a pas dépassé le plafond autorisé (16,8 millions d'euros), puisqu'elle n'a dépensé que 9 millions, mais elle a tenté de se faire rembourser plus d'un demi-million d'euros de dépenses qui n'étaient en rien des frais de campagne. 

Marine Le Pen assume complètement

Elle s'en est déjà expliqué : "Quand j'ai un doute sur le caractère électoral d'une dépense, je la déclare, et c'est à la Commission de dire si oui ou non c'est une dépense électorale. Je préfère être trop prudente ".

Alors, ces dépenses, quelles sont-elles ? C'est le Canard enchaîné qui a les a déniché, en allant fouiller les factures du Front national dans les locaux de la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP). Une partie de celles-ci sont également disponibles sur le Journal Officiel du 30 janvier 2013, dans lequel sont rendues les décisions quant à la validité des comptes. 

Des petits fours à 23.000 euros

On peut ainsi y lire que la CNCCFP lui a refusé le remboursement de la fête de Jeanne d'Arc de 2011, comme de l'université d'été du Front national organisé à Nice les 10 et 11 septembre, pour le motif que ces fêtes n'avaient rien à voir avec la présidentielle, et qu'il s'agissait d'événements annuels. Or, ces deux événements ont coûté respectivement 41.770 et 204.844 euros. 

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Un peu plus loin, on y lit également que Marine Le Pen a tenté de se faire rembourser une fête organisée chez son père le 25 juin 2011 pour constituer un comité de soutien. Coût de l'opération : 131.173 euros, dont 1.585 euros pour s'offrer la présence d'hôtesses "en tenue Kennedy bleu ciel ou lavande", 21.498 euros pour la location d'un chapiteau et 22.438 euros pour les petits-fours. Des dépenses que la CNCCFP a refusé de rembourser au titre que l'événement rassemblait des gens "dont le vote pouvait être considéré comme déjà acquis ". 

Marine Le Pen, mondaine

Mais ce n'est pas tout. Le Canard enchaîné ne manque pas de souligner les goûts mondains de la Présidente du Front nationale. Ainsi, lors des universités d'été du FN à Nice, Marine Le Pen a tenté de se faire rembourser deux nuits passées à l'hôtel Méridien, sur la Promenade des Anglais, qui ont coûté 1636,80 euros. Dans le même temps, les cadres du parti logeaient à l'Ibis, pour 80 euros la nuit. 

Le Journal Officiel souligne que Marine Le Pen a également tenté de se faire rembourser le salaire de ses propres agents de sécurité pendant la période électorale (84.419 euros), alors que l'Etat met des policiers à disposition des candidats pendant la même durée. Dans leur totalité, toutes les dépenses que la présidente du FN a tenté de faire rembourser - sur l'argent du contribuable - est de 696.965 euros, soit 7,66% du total de ses dépenses. 

D'autres candidats ont aussi vu leurs comptes "réformés", c'est-à-dire validés mais retouchés, comme François Bayrou (MoDem) à hauteur de "249.955 euros" (3,55%) ou Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) pour "137.653 euros" (1,45%). Le candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a vu ses comptes retranchés de "133.812 euros" (soit 10,81%).
 

Ses proches en profitent aussi

Enfin, le Canard enchaîné ne manque pas de souligner la "PME familiale " qu'avait créée Marine Le Pen autour d'elle pendant sa campagne. Ainsi, Sa soeur, Yann Maréchal, est ainsi devenue "directrice des services des grandes manifestations", son compagnon, Louis Aliot, était lui rémunéré comme un assistant parlementaire, et un de ses proches, Frédéric Chatillon, qui a géré la communication de la candidate. 

Gérant d'une société de communication nommée Riwal, ex-chef du GUD, Frédéric Chatillon conseille également le régime de Bachar al-Assad. 

 

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