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En visite à La Réunion, François Hollande invite les électeurs de l'île à "aider" Nicolas Sarkozy à partir

Rassuré par les sondages qui le donnent très largement en tête à La Réunion, François Hollande, en meeting à Saint-Denis, samedi 31 mars, n'a pas manqué une occasion de railler Nicolas Sarkozy. Devant 7 000 militants, il a fustigé ses propositions.
Article rédigé par Maïté Koda
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
François Hollande en meeting à Saint-Denis de La Réunion, le 31 mars (AFP)

Rassuré par les sondages qui le donnent très largement en tête à La Réunion, François Hollande, en meeting à Saint-Denis, samedi 31 mars, n'a pas manqué une occasion de railler Nicolas Sarkozy. Devant 7 000 militants, il a fustigé ses propositions.

Saint-Denis de La Réunion, envoyée spéciale de la1ere.fr - "Le président sortant", "le responsable de l'échec", "celui qui se voulait le chef de tout"… Chez le candidat socialiste, les métaphores ne manquent pas pour désigner son principal adversaire.

Crédité de 39% d'intentions de vote au premier tour, et de 67 % au second sur cette île de l'Océan indien, c'est un François Hollande plus qu'à l'aise qui s'est adressé à quelques 7 000 militants, samedi 31 mars, en soirée, dans la ville de Saint-Denis de La Réunion.

"Nous portons un rêve français qui est celui de vivre mieux. Vous portez le rêve réunionnais celui de vivre ensemble!" a-t-il lancé à son auditoire surchauffé avant de tacler, sans le nommer, le candidat de l'UMP sur ses propos concernant les "musulmans d'apparence".

"Ne vous laissez pas intimider par ceux qui dressent les uns contre les autres. Je ne connais pas l'apparence. Je ne connais que l'appartenance à la communauté nationale", a affirmé M. Hollande.

Le chômage touche six jeunes sur dix

Le député de la Corrèze est également revenu sur la promesse de son adversaire, faite le jour même de créer une "banque de la jeunesse". "Ce qui compte, c'est de réformer le système bancaire dans le monde entier!" a-t-il martelé.

Problématiques nationales ou locales, toutes les occasions étaient bonnes pour fustiger les idées du président-dandidat.

La Réunion, 800 000 habitants, affiche un taux de chômage avoisinant les 30% et touchant six jeunes sur dix.

En février, plusieurs nuits d'émeutes se sont produites dans le cadre d'une protestation contre la vie chère. Le candidat socialiste n'a donc pas manqué l'occasion de railler les solutions de M. Sarkozy.

"Est-ce que cinq ans après, le développement endogène a créé un seul emploi de plus? Est-ce qu'il a amélioré le pouvoir d'achat, est-ce qu'il a réduit les inégalités", a –t-il demandé, ponctuant chacune de ces questions de "Non" tonitruants, repris par l'assemblée.

"Il est prêt à délivrer toutes les promesses..."

"Il est inacceptable que des biens achetés dans un supermarché coûtent le double de ceux achetés dans l'Hexagone", a-t-il poursuivi, se prononçant pour plus de transparence et de concurrence.

Avec un discours centré sur la jeunesse, M. Hollande s'est engagé auprès des Réunionnais et des ultramarins en général à créer d'avantage de contrats aidés, à soutenir les activités du bâtiment et des transports publics ou encore à favoriser l'apprentissage et la formation.

"Si nous ne répondons pas, dans les cinq ans, au chômage des jeunes, il y aura une colère qui sera irrépressible", a-t-il prédit.

Au terme d'un discours de 35 minutes, le candidat socialiste a mis en garde les Réunionnais au sujet de la visite de Nicolas Sarkozy sur l'île, prévue le 4 avril : "il est prêt à délivrer toutes les promesses que vous attendez de lui… ou plutôt que vous n'attendez plus !" a-t-il dit.

Puis, il a livré une dernière recommandation à son auditoire : "Il va dire aux Réunionnais 'Aidez moi !' Eh bien oui, aidez-le à partir!"

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