Emploi, prix, agriculture : les priorités du calendrier ultramarin de François Hollande
Les départements français d'outre-mer, en particulier les Antilles-Guyane et la Réunion ont donné une très large majorité à François Hollande. Pourtant, Nicolas Sarkozy, aujourd'hui battu, avait fait de l'Outre-mer un des axes majeurs de son mandat.
Les Etats généraux de l'Outre-mer qui ont suivi la grave crise sociale de 2009 portaient l'ambition d'un nouveau départ pour l'économie de ces territoires. Trois ans après quel est le bilan des mesures prises par le conseil interministériel de l'Outre-mer et quelles sont les pistes de redécollage ?
Dans le secteur de la distribution mis en cause pour sa politique de prix élevés, de nouveaux acteurs sont apparus. La surface commerciale disponible a augmenté mais le sentiment général des consommateurs n'a pas changé. Comment peser sur la formation des prix quand près de 90% de la consommation courante est importée ?
Des efforts ont été produits pour soutenir les filières locales. Cependant, "consommer pays" ne fait pas nécessairement baisser les prix et il faudra attendre la constitution de filières matures, en particulier aux Antilles, pour percevoir des progrès dans les volumes d'approvisionnement et dans la formation des prix.
Pour les cinq années à venir, les principaux points de l'agenda ultramarin ne changeront pas explique la1ere.fr.
Emploi : plus d'un jeune sur deux est demandeur d'emploi
François Hollande a fait de la jeunesse une des priorités de son mandat. En Outre-mer, dans les quartiers populaires plus d'un jeune sur deux est demandeur d'emploi ou sans emploi.
Après les évènements de 2009, le nombre de défaillances d'entreprises avait bondi et le chômage avait augmenté. Dans les deux îles françaises de l'Arc caraïbe, c'est la consommation qui tire la croissance mais celle-ci profite peu aux entreprises locales à l'exception des entreprises de distribution.
Croissance : énergies renouvelables et biodiversité
La question centrale sera donc d'identifier de nouveaux secteurs de croissance pour les départements d'outre-mer. Plusieurs pistes semblent crédibles. D'abord le secteur des énergies renouvelables. Les régions d'outre-mer bénéficient d'atouts naturels précieux : le soleil, le vent, la houle marine et la biomasse.
Ces territoires pourraient être de vrais laboratoires pour passer d'une économie tout pétrole à des économies de mix énergétiques. Des emplois valorisés pourraient être créés et offriraient des débouchés pour la jeunesse ultramarine.
Deuxième piste, l'exploitation scientifique à usage commercial des molécules rares offertes par la biodiversité des régions ultramarines. De petites unités de recherche existent notamment aux Antilles, mais l'enjeu est de passer du stade artisanal au stade semi-industriel. Il conviendra de créer des entreprises de transformation locales pour que les revenus dégagés par ces activités restent en Outre-mer.
Agriculture et filière agroalimentaire : priorités publiques d'ici à 2020
L'agriculture des départements d'outre-mer, et son corollaire, la transformation agroalimentaire, devraient être des priorités publiques d'ici à 2020. Les bonnes pratiques venues de la Réunion en matière d'organisation des filières, ou de Guyane dans le domaine du génie animal pourraient être exportées vers les autres territoires. L'enjeu est toujours le même : des emplois locaux et de la valeur créée.
Droit de vote des étrangers : dossier épineux en Guyane et à Mayotte
Enfin, la position de M. Hollande sur le droit de vote des étrangers aux élections locales risque de faire grincer des dents notamment en Guyane et à Mayotte où le dossier de l'immigration est particulièrement sensible.
L'Outre-mer, ou plutôt les Outre-mer ont vécu de grands bouleversements au cours des dernières années. Les petites îles françaises des océans et la Guyane sont entrées dans la mondialisation avec ses angoisses et la part de ses espérances.
Les intertitres sont de FranceTV 2012
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.