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Emmanuel Macron s'inquiète d'une "société qui se racialise"

"Je suis du côté universaliste. Je ne me reconnais pas dans un combat qui renvoie chacun à son identité ou son particularisme", a défendu le chef de l'Etat dans un entretien au magazine "Elle". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président de la République, Emmanuel Macron, lors de la cérémonie d'ouverture du Forum Génération Egalité, le 30 juin 2021 à Paris.  (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

"Je vois la société se racialiser progressivement." Dans un entretien au magazine Elle, jeudi 1er juillet, Emmanuel Macron s'est inquiété de "la logique intersectionnelle" qui selon lui "fracture tout", car elle "renvoie chacun à son identité""Je suis du côté universaliste. Je ne me reconnais pas dans un combat qui renvoie chacun à son identité ou son particularisme", a défendu le chef de l'Etat. Pour Emmanuel Macron, "les difficultés sociales ne sont pas uniquement structurées par le genre et par la couleur de peau, mais aussi par l'inégalité sociale, l'assignation à résidence éducative, entre autres".

L'intersectionnalité, à laquelle s'oppose le président de la République, est un outil sociologique qui vise à éclairer la façon dont plusieurs discriminations peuvent interagir, se cumuler ou se renforcer, pour les personnes appartenant à plusieurs minorités à la fois, qu'il s'agisse du genre, de la classe sociale, du handicap ou de la couleur de peau. "Je pourrais vous présenter des jeunes hommes blancs qui s'appellent Kévin, habitent Amiens ou Saint-Quentin, et qui ont aussi d'immenses difficultés, pour des raisons différentes, à trouver un job", rétorque-t-il, en réponse à une question concernant le témoignage de la réalisatrice Amandine Gay sur les difficultés d'être femme et noire. 

"On s'était affranchis de cette approche et voilà que l'on réessentialise les gens par la race, et ce faisant on les assigne totalement à résidence", a réagi le président de la République. "Ce qui m'importe le plus, c'est la part de commun que j'ai avec vous", a-t-il poursuivi, "et les combats que je vais mener en votre nom pour vous permettre d'accéder à une dignité égale à celle de votre voisin. C'est précisément ce qui nous permet de vivre ensemble." 

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