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Démission du maire de Sevran : Stéphane Gatignon attendait qu'Emmanuel Macron "casse les murs"

L'emblématique maire écologiste de Sevran en Seine-Saint-Denis a annoncé sa démission mardi dans la presse, puis devant les élus de la ville. Il l'explique par l'insuffisance des politiques publiques en banlieue, selon 

Article rédigé par franceinfo - avec France Inter
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'ex maire de Seine-Saint-Denis, Séphane Gatignon, à Paris, le 26 mars 2016. (MIGUEL MEDINA / AFP)

"Je voulais simplement vous indiquer ce soir que c'était le dernier conseil municipal que je présiderai." Stéphane Gatignon a jeté l'éponge : l'emblématique maire écologiste de Sevran en Seine-Saint-Denis a annoncé sa démission mardi 27 mars dans la presse puis devant les élus de la ville.

Stéphane Gatignon a expliqué sa démission par l'insuffisance des politiques publiques en banlieue : "On sent que le gouvernement ne sait pas trop quoi faire, déclare-t-il au micro de Sébastien Sabiron, notre confrère à France Inter, qu'il y a une incompréhension avec le terrain, on attend des choses d'ouverture, qu'il casse les murs, ce qu'on attendait un peu avec Macron, une ouverture." "Qu'il essaie, poursuit Stéphane Gatignon, de comprendre ce que sont ces territoires périphériques. Quand vous avez 25% de la population qui a moins de 15 ans, c'est ici que cela se passe." 

Stéphane Gatignon n'y croit plus

En 2012, Stéphane Gatignon avait mené une grève de la faim pour obtenir des aides de l'État et réclamé des "casques bleus" pour rétablir l'ordre dans sa ville. Aujourd'hui, il n'y croit plus. "Je pensais qu'avec le dernier gouvernement on avait un peu atteint le fond en terme de politique de la ville et de vision de nos territoires. Mais, je me rends compte qu'on continue de creuser encore dans la piscine."

J'en ai marre d'être toujours obligé de dénoncer les choses et d'essayer d'avancer

Stéphane Gatignon

Maire démissionnaire de Sevran

Sur franceinfo, Stéphane Gatignon dénonce "une incompréhension de la part de l'État, des services de l'État, du gouvernement de ce qui se passe dans nos territoires". Ils ne comprennent pas "ce qu'est la banlieue, cette dynamique qui existe en banlieue, la question de la jeunesse, la question du cosmopolitisme".

Maire de Sevran depuis 17 ans, il reconnaît "l'usure", le quotidien "difficile" et "un peu de fatigue". Ce qui mine pourtant le plus l'élu est de devoir se battre quotidiennement. "On se bat, on essaye d'avancer, on développe des projets, on transforme nos villes, les choses avancent et en même temps on est face à des blocages de la part de l'État, il y a des choses qui n'avancent pas, qui reculent, je pense notamment aux finances locales."

Faire "péter le ghetto"

Depuis huit mois, l'homme travaille avec différents ministère pour avancer des propositions. "On se rend compte au bout de six mois qu'on va nous resservir la soupe, ce qui se fait depuis 20-30 ans, déplore-t-il. Il faut vraiment transformer, changer ce que l'on fait" dans le domaine de la politique de la ville, avoir une autre vision de la banlieue." "Faire péter le ghetto", en somme.Il regrette que "des points administratifs bloquent les choses et nous empêchent d'aller au bout des projets". Stéphane Gatignon explique que le projet Sevran, terre d'eau, qui prévoit d'amener une vague de surf, ne verra pas le jour, parce que "les services de l'État ne sont pas favorables et bloquent les choses pour que ça ne se fasse pas".

Stéphane Gatignon restera conseiller municipal : il place désormais ses espoirs dans le rapport de Jean-Louis Borloo sur la relance de la politique de la Ville qui doit être présenté dans quinze jours

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