Elections cantonales/1er tour : 10 départements à la loupe
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Seine-et-Marne : Au total, 14 cantons de gauche et 9 de droite sont renouvelables cette année en Seine-et-Marne, département tenu par une majorité socialiste depuis 2004.
Avec 23,10% des suffrages, le PS est arrivé en tête du 1er tour. Mais alors qu’il craignait de se faire ravir la place par la droite, c’est en fait le Front national qui sera son principal adversaire le 27 mars.
Avec 21,64% des voix, le parti de Martine Le Pen devance en effet le parti de la majorité (21,56%) dans ce département. Une déroute d’autant plus douloureuse pour l’UMP que plusieurs ténors du parti, dont le secrétaire général Jean-François Copé et le chef de file des députés UMP Christian Jacob, y ont leur fief.
Le Front national sera présent au second tour dans 12 cantons, dont 6 où il sera en duel avec un candidat PS.
Le taux d’abstention au 1er tour a atteint 62%.-
Val-de-Marne : C’est l’un des deux derniers bastions du Parti communiste, avec l’Allier. Une place forte qu’aimerait bien récupérer le Parti socialiste, allié aux Verts d’EE-LV pour l’occasion. Mais au vu des résultats du 1er tour, la victoire est loin d’être acquise.
Le PCF est arrivé en tête avec 19,62% devant l'UMP (17,64%), le FN (15,70%), le PS (14,12%) et EE-LV (14,09%).
Le 27 mars, il y aura 7 duels gauche-droite, 8 duels gauche-FN et 7 duels entre candidats du Front de gauche et PS-EELV.
A Valenton, où se présentait Xavier Cantat (PS-EELV), compagnon de Cécile Duflot, le PCF arrive en tête avec 47,71% des voix, suivi du FN (23,36%) et du PS-EELV (14,15%).
Le taux d’abstention au 1er tour a atteint 63,71%. -
Val-d’Oise : La région Ile-de-France, qui avait nettement voté à gauche aux élections régionales, devrait y rester à l’issue des cantonales. Mais la droite a l’ambition de lui ravir au moins deux départements, dont le Val-d'Oise. Et c’est encore possible.
A l’issue du 1er tour, gauche et droite sont au coude-à-coude avec un léger avantage pour la droite (27,33% pour l'UMP contre 23,49% pour le PS), qui peut encore faire basculer le département. Quant au FN (20,18%), il sera présent au second tour dans 5 cantons.
Le taux d’abstention au 1er tour a atteint 62,99%. - Hauts-de-Seine : Dans ce département, qui est l’un des plus riches de France, l’ambiance est à couteaux tirés entre Patrick Devedjian, actuel patron UMP du Conseil général, et les Balkany, couple proche du chef de l’Etat.
A l’issue du 1er tour des élections cantonales, l'UMP arrive en tête avec 26,93% suivie du PS (21,64%) et du FN (12,34%). A Bourg-la-Reine, Patrick Devedjian, président sortant du Conseil général, a obtenu 37,31%, loin devant le PS Denis Peschanski (27,67%). Il est en ballottage favorable tout comme Isabelle Balkany dans un des cantons de Levallois (37,38 %).
L'abstention au 1er tour a atteint 59,26%.
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Rhône : C’est une déception pour l’opposition. Dans le Rhône, le ministre de la Justice, le centriste Michel Mercier, qui préside depuis plus de 20 ans le Conseil général, devrait conserver son fauteuil à la tête du département après avoir été réélu dans son canton de Thizy.
Les espoirs de la gauche se sont évanouis avec la perte notamment du canton de Meyzieu, dans l'est lyonnais, où doit se construire le Grand Stade, cher au maire PS de Lyon, Gérard Collomb. Dans le canton jusqu'alors socialiste de Saint-Priest (est lyonnais), le candidat du FN arrive en tête avec 32,30% des voix, devant le PS (26,17%) et l'UMP (13,85%).
Le parti de Marine Le Pen se retrouvera dans 11 duels au second tour : 2 face à la droite dans les cantons de Meyzieu, Anse et 9 avec la gauche (Lyon 12, Lyon 14, Villeurbanne sud, Villeurbanne nord, Saint-Fons, Rillieux-la-Pape, Givors, Vaulx-en-Velin, Saint Priest).
_ L’abstention au 1er tour a atteint 62,93%.-
Alpes-Maritimes : C’est l’un des départements où le FN réalise son meilleur score, avec 27,02% des suffrages exprimés. Du jamais vu. Le parti d’extrême droite arrive en tête dans plusieurs cantons, dont Cagnes-sur-Mer-centre, Nice-10, Nice-11, Nice-7 et Saint-Laurent-du-Var-Cagnes-est. Seule défaite à Nice, où l'ancien maire de la ville Jacques Peyrat (21%), soutenu par le FN, a été éliminé dès le 1er tour.
Au second tour, le FN sera présent dans 16 cantons sur 20, avec 14 duels face à l'UMP et 2 face à la gauche.
Six candidats - 5 UMP et un PCF - ont été élus dès le 1er tour. C'est le cas d'Eric Ciotti (UMP), président du conseil général qui a retrouvé son siège dans le petit canton rural de Saint-Martin-Vésubie, avec 76,8%. -
Côte-d’Or : Dans ce département détenu avec un siège d'avance par la droite et cible prioritaire du PS, 5 conseillers sortants ont été réélus, 3 appartenant à la majorité présidentielle, 2 à l'opposition.
Le président sortant du Conseil général et président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée nationale, François Sauvadet, a été réélu dès le premier tour ,avec 55,36% des voix, dans son canton de Vitteaux.
Sur les 43 cantons de Côte-d'Or, 21 sont à renouveler, partagés équitablement entre les deux camps (10 à gauche, 11 à droite).
_ Dimanche prochain, le FN affrontera l'UMP et le PS, respectivement à Beaune-Nord et Saint-Jean-de-Losne. -
Allier : Bastion communiste convoité par le PS comme par la droite, le département a voté majoritaire pour le PCF et ses alliés du Front de gauche hier. Les candidatures multiples des différents partis de gauche, qui gouvernent ensemble le département depuis trois ans, ont joué contre le PS (7 sièges) qui escomptait dépasser les communistes et le Front de gauche (9 sièges).
_ Ce 1er tour a également été marqué par la percée du Front national. Le parti de Marine Le Pen aura pour la première fois des candidats au second tour dimanche prochain. Deux duels impliquant le FN se tiendront dans l'agglomération vichyssoise, l'un contre l'UMP Christian Corne à Vichy-sud et l'autre contre le député PRG Gérard Charasse à Cusset. -
Pyrénées-Atlantiques : Après un 1er tour qui n'a pas apporté de basculement décisif ce dimanche, le suspense demeure dans ce département partagé à égalité parfaite entre la gauche et la droite (26 sièges partout) et dirigé par le doyen de l’assemblée, l’UMP Jean Castaings. Le PS détient 15 cantons renouvelables cette année contre 11 pour la majorité.
_ Ici, le Front national n’a réalisé que 11,91%. - Corrèze : L’ex-patron du PS et actuel président du Conseil général de Corrèze, François Hollande, a fait de la victoire de son camp aux cantonales dans son département la condition sine qua non de sa candidature aux primaires socialistes. Et il est bien parti pour remporter son pari.
Dans cet ancien fief de Jacques Chirac, aujourd’hui dirigé par la gauche avec une très courte majorité (1 siège seulement), 19 cantons étaient renouvelables : 10 à gauche et 9 à droite.
Au soir du 1er tour de scrutin, cinq cantons sont restés aux mains de la droite, dont celui de Corrèze, où Bernadette Chirac, 77 ans, a été une fois encore réélue dès le premier tour, avec une seule voix d'avance. Trois cantons sont par ailleurs restés aux mains des socialistes, ceux de Donzenac, Ayen et Uzerche.
_ Le taux d’abstention, l’un des plus bas de ce 1er tour, a atteint 40,79% (contre 55,6% au niveau national)
Cécile Mimaut, avec agences
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