Election présidentielle : Marine Le Pen demande l'anonymat des parrainages pour les candidats
A l'occasion du salon des maires à Paris, Marine Le Pen a tenu une conférence de presse pour évoquer ses difficultés à obtenir les 500 signatures nécessaires pour se présenter. Elle a demandé à François Fillon le rétablissement de leur anonymat.
C'est un des rituels d'une campagne présidentielle. Le Front national se plaint d'un déni démocratique à l'occasion de la chasse au 500 signatures, les parrainages des élus nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle.
"Cette fois encore la collecte des 500 parrainages est difficile", a déclaré mardi Marine Le Pen devant les journalistes. "Les retours de terrain aujourd'hui sont les mêmes que ceux enregistrés en 2007. Cela va nous prendre une nouvelle fois beaucoup de temps et d'énergie", s'est plainte la candidate.
Il y a cinq ans, le FN avait eu beaucoup de difficultés à obtenir le précieux sésame. Ce fut également le cas en 2002. Info ou intox ? Cette difficulté est réelle mais cela permet aussi au parti d'extrême-droite de jouer sa partition dans le registre victimaire.
"Pas de bluff"
Mme Le Pen récuse cette accusation de bluff : "ce n'est pas une stratégie électoraliste de ma part comme certains médias l'affirment. Je ne cherche pas à faire le buzz sur cette affaire".
Ce qui change cette année, c'est le choix de la date pour évoquer ces difficultés. "Je préfère soulever le problème tôt dans la campagne, pour en être débarrassé assez vite et pouvoir parler d'autre chose au mois de février".
Les autres candidats à la présidentielle confirment la difficulté cette année d'obtenir les signatures de maires. Pour Louis Aliot, compagnon et directeur de campagne de Mme Le Pen, les nouvelles lois sur l'intercommunalité en sont responsables. "De plus en plus, les maires des petites communes dépendent des subventions des conseils généraux et des communautés de communes. Ils subissent plus de pression qu'avant", explique M. Aliot.
Rétablissement de l'anonymat
La candidate a écrit à François Fillon pour lui demander le rétablissement de l'anonymat des parrainages. Ils sont actuellement publiés au Journal Officiel. "Si le pouvoir refuse, il devra l' assumer aux yeux des Français (...) ce serait un scandale que l'opposition au système mène un combat homérique pour ce qui ne devrait être qu'une formalité administrative".
"On verra si on répond ou pas", a, de son côté, fait savoir à l'AFP l'entourage du Premier ministre. Mais, fait-on remarquer, "ça lui fait un coup de com' pour un temps d'antenne conséquent sans avoir à parler de son programme".
M. Aliot n'exclut pas l'arme du droit à côté de l'arme politique. Le FN cherche une "faille juridique" dans la loi organique de 1976 susceptible d'être présentée au Conseil constitutionnel.
Un socle de 100 signatures
La cellule chargée de chercher les signatures est dirigée par Dominique Martin, conseiller régional de Rhône-Alpes. Elle comprend deux personnes au siège du FN à Nanterre et dix personnes dans le reste de la France chargées de coordonner les militants frontistes.
M. Aliot évoque un socle de 100 signatures disponibles actuellement. Ce ne sont que des promesses qui devront être confirmées au mois de mars. D'ou la nécessité pour tous les candidats d'avoir un matelas de promesses suffisant.
"Avec l'anonymat, on aurait déjà 3 000 signatures" assure M. Aliot.
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