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Ecotaxe : l'ancienne majorité pointée du doigt

Alors que la polémique enfle autour du coût du report de l'écotaxe, décidé la semaine dernière par le gouvernement, l'ancienne majorité est mise en cause. En 2011, ce sont les ministres du gouvernement Fillon qui ont signé un contrat avec Ecomouv', société chargée de récolter l'argent de la taxe. Les ministres de l'époque se défendent et certains se renvoient la balle.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Maxppp)

La droite pensait tenir un bon
dossier contre le gouvernement en place, mais il pourrait finalement bien se
retourner contre elle. Car en suspendant l'écotaxe la semaine dernière, le
gouvernement a mis en lumière les caractéristiques du contrat signé par
l'ancienne majorité avec le consortium Ecomouv' chargé de récolter la taxe sur les
poids-lourds. Un partenariat public-privé qui prévoit notamment que l'Etat doit payer 55 millions d'euros par trimestre en cas de report.

Le 20 octobre 2011, ils sont quatre ministres à signer ce contrat qui semble aujourd'hui bien trop coûteux : Nathalie
Koscuisko-Morizet à l'Ecologie, Thierry Mariani aux Transports, François
Baroin à l'Economie et Valérie Pécresse au Budget.

►►► A lire aussi :  Ecotaxe : que peut faire le gouvernement ?

Des coûts de gestion "aberrants" selon Copé

Deux ans plus tard, au sein
même de la droite, Rachida Dati et Xavier Bertrand se sont étonnés lundi "qu'une entreprise privée et étrangère
soit en charge de collecter l'impôt en France
" (Ecomouv' est un consortium
à 70% italien
). Mardi matin dans un premier temps, Jean-François Copé a
également jugé "de tels coûts de gestion aberrants " avant de se
rattraper quelques heures plus tard et d'affirmer toute sa
"solidarité " avec le gouvernement Fillon, pour mieux retomber sur ses
pattes et critiquer "l'écran de fumée " des socialistes.

Les principaux signataires du contrat se défendent eux de
tout conflit d'intérêt, alors que les sénateurs PS ont demandé la création
d'une commission d'enquête parlementaire
sur Ecomouv'. Ce contrat a été "passé
dans les règles, en toute transparence, à la suite de ce qu'on appelle un
dialogue compétitif, donc une négociation, qui a duré plus d'un an
", a expliqué NKM mardi matin sur France Inter.

La candidate aux municipales à Paris a poursuivi : "Je n'ai pas lancé cet
appel d'offres, je n'ai pas signé ce contrat, mais pourtant je le défends, car
cette valse des gens qui à l'époque étaient à fond pour, et puis qui à la
moindre difficulté reculent, je ne trouve pas ça très courageux
".

"Un bal des faux-culs et des lâches"

"Un bal des faux-culs et des
lâches
", voilà aussi comment Thierry Mariani, décrit ce
débat autour du contrat signé par la droite. Le gouvernement Ayrault,
"s'il n'y avait pas eu cette histoire en Bretagne, ils étaient enchantés
d'appliquer cette taxe
", explique-t-il.

Dans l'entoutage de Valérie Pécresse, troisième signataire de ce contrat, on fait un
distinguo assez subtile entre les ministres qui ont défini le cahier de charges
d'Ecomouv' (NKM et Thierry Mariani) qui seraient donc responsables de ses
modalités contestables, et les autres. Certains dans l'entourage de NKM
expliquent eux qu'au final c'est le Premier ministre de l'époque, François Fillon, qui a signé le décret et
donc que la responsabilité est peut-être à chercher de ce côté-là.

Et de ce côté-là justement, pas grand chose pour l'instant, l'ex-Premier ministre ne s'est pas exprimé. Mais dans son entourage, on affirme que le contrat avec Ecomouv' est "totalement inattaquable ".

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