Du QG de Ségur au palais de l'Elysée, la passation de pouvoir numérique
La passation de pouvoir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande a eu lieu mardi 15 mai. Une passation qui doit aussi se faire sur la Toile, puisque les équipes du président élu ont du récupérer la gestion du site Internet elysee.fr.
Mardi 15 mai François Hollande a été investi président de la République. Parallèlement à la cérémonie officielle, la passation de pouvoir a aussi été menée en ligne.
Une transition en douceur
Dans la matinée, la page d'accueil du site elysee.fr a changé. La photographie de Nicolas Sarkozy sous l'Arc de triomphe le 8 mai, a été remplacée par une photographie du palais présidentiel, plus neutre, et les articles précédents la passation de pouvoir ont disparu (communiqué, agenda, photos...).
Le portrait de Valérie Trierweiler a investi la page consacrée à la première dame, et celui de François Hollande, celle dédiée au président. Mais les biographies n'ont pas encore été complétées.
Un lien permet tout de même d'accéder à la version précédente du site, sous la présidence de M. Sarkozy. Estampillé en rouge "archives", il permet de naviguer sur les pages publiées avant l'arrivée de François Hollande.
Sur les comptes officiels élyséens, de à en passant par Facebook, la cérémonie d'investiture était à l'honneur, retransmise ou commentée en direct.
Les contenus mis en ligne par l'équipe du président sortant sont toujours en ligne. Mais le resteront-ils ? Seront-ils archivés ou supprimés ? Pour le moment, l'équipe de M. Hollande reste muette.
En attendant, elle hérite de plus de 110 000 followers sur Twitter, et de plus de 20 000 fans sur Facebook, et il y a des chances qu'elle n'y renonce pas.
Que va devenir francoishollande.fr ?
Le site de transition de François Hollande était toujours en ligne mardi. En effet, avant la passation de pouvoir officielle, les équipes de M. Hollande avaient refondé le site de campagne de M. Hollande, laissant la place au "site de la transition".
Une interface d'où ont disparu couleur rose, vidéos virales et fioritures mises en ligne pendant la campagne, pour laisser la place à un visuel plus sobre et républicain : fond blanc, agrémenté de bleu et de rouge et nouvel agenda à la clé.
Les promesses du candidat ont un temps disparu du site, provoquant . Mais la rubrique "programme" a ensuite été remise en ligne.
Que va devenir ce site une fois le président investi ? Va-t-il rester en ligne et renvoyer l'internaute vers le site officiel de la présidence ? Va-t-il disparaître au profit de ce dernier ?
Conseillée par d'anciens membres de l'équipe web de Barack Obama pendant la campagne, l'équipe de M. Hollande pourrait s'inspirer du président américain.
Après son élection en 2008, M. Obama avait fait cohabiter son site de campagne remodelé (change.gov) avec le site de la Maison Blanche version Bush, pendant deux mois, avant de proposer sa propre version de whitehouse.org, le jour de son investiture.
Mardi à 14h30, francoishollande.fr ne renvoyait pas vers elysee.fr.
De 1997 à 2012
Il s'agit de la deuxième passation de pouvoir numérique. Le site de l'Elysée a été créé sous la présidence de Jacques Chirac, en 1997 - deux ans après son élection -, et il a connu sa première transition en 2007, avec l'arrivée de M. Sarkozy au pouvoir.
Le site est alors refondé sur le modèle du site de campagne du candidat de l'UMP, couleur bleue et photos du président y sont mises en avant. Certains critiquent alors une personnalistation trop grande de cet espace officiel.
En 2010, une deuxième refonte est opérée, sous la houlette du nouveau "M. Web" de l'Elysée, Nicolas Princen, qui sera aussi en charge de sa campagne. 100 000 euros sont investis pour un site plus sobre, fortement inspiré de celui de la Maison Blanche.
Objectif : faire d'elysee.fr le site de la présidence de la République et non pas seulement celui de Nicolas Sarkozy. Un partenariat est ainsi développé avec l'INA (Institut national de l'audiovisuel) pour mettre en ligne des vidéos d'archives sur la Ve République.
Pourtant, pendant la campagne, le PS avait critiqué le renvoi depuis ce site officiel, vers les pages personnelles de Nicolas Sarkozy sur Facebook et
"Les outils mis en place par le demi-million d'euros annuel du budget du service Internet de l'Elysée, payés par le contribuable, ne sont pas destinés à aider le candidat sortant, pas plus que les fonds publics ne devraient servir au financement des meetings", dénonçait le PS.
Les équipes avaient alors bien distingué les différents comptes. Toujours est-il qu'à ce jour, Nicolas Sarkozy compte plus de 142 000 fans sur Facebook contre quelques 20 000 pour l'Elysée.
Les équipes de Hollande sauront-elles booster la popularité du palais ? L'avenir le dira.
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