DSK : le PS est sonné, à qui le scandale peut-il profiter ?
Dominique Strauss-Kahn avait déjà été au centre d’une controverse, déjà dans le registre sexuel, en 2008 : il avait entretenu une liaison avec une employée hongroise du FMI, Piroska Nagy.
_ L’enquête interne avait conclu à l’absence "d’abus hiérarchique". DSK avait présenté des excuses publiques et l’affaire s’était terminée par une transaction entre le FMI et son employée hongroise.
Cette fois, les faits, s’ils étaient avérés, sont beaucoup plus graves.
La directeur général du FMI, qui a rang de chef d’Etat, a été inculpé la nuit dernière "d’agression sexuelle, tentative de viol et séquestration".
Dominique Strauss-Kahn, arrêté dans l’avion qui devait le conduire en France, est présenté à un juge à 19h, heure française.
_ Son avocat a déjà fait savoir qu’il plaiderait "non coupable".
Remise en liberté, libération sous caution, interdiction de quitter le territoire américain, incarcération : le juge décidera du sort de Dominique Strauss-Kahn au cours de cette audience.
Martine Aubry candidate ?
D’ores et déjà, le PS s’interroge sur la manière de gérer la crise : un conseil politique extraordinaire, réunissant la quinzaine de dirigeants du PS, pourrait être organisé rapidement.
_ A un mois et demi de la date limite de dépôt des candidatures pour la primaire socialiste, cette affaire rebat les cartes. Un pacte liait DSK à Martine Aubry : le mieux placé pour porter les couleurs socialistes devait s’effacer au profit de l’autre. Jusqu’à présent, DSK caracolait dans les sondages : Martine Aubry pourrait se retrouver en première ligne, poussée à la candidature par ses proches.
Face à la première secrétaire, un autre candidat déclaré pourrait bénéficier de l’éviction de DSK : c’est François Hollande, qui est "dans une dynamique de plus en plus forte", explique sur France Info Brice Teinturier, directeur général délégué de l'institut Ipsos.
_ Et quid de Ségolène Royal ? La redistribution des cartes chez les ténors socialistes pourrait remettre en selle celle qui semblait distancée dans la course à la candidature socialiste.
A droite, difficile de ne pas penser au bénéfice direct que Nicolas Sarkozy pourrait retirer d’un retrait de Dominique Strauss-Kahn, présenté dans les sondages comme son adversaire le plus sérieux.
_ Pour l’instant, l’Elysée se refuse à tout commentaire.
Gilles Halais, avec agences
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