"Une telle proposition me semble hasardeuse […] parce qu'ellerisque de diviser profondément les Français au moment où, plus que jamais, nousavons besoin de les rassembler ". C’est en ces termes que le président dela République a balayé d’une phrase hier, àl'occasion d'un discours devant les maires de France, une proposition de loi socialiste quele Sénat doit examiner en décembre et qui vise à étendre le droitde vote aux étrangershors-UE pour les élections municipales (aujourd'hui, seuls les citoyens de l'UE résidanten France peuvent participer aux électionsmunicipales et européennes). Volte-faceUne position qui relancela polémique sur le sujet. Le groupe SRC (socialiste, radical et citoyen) àl'Assemblée rappelle dans un communiqué qu'en 2005, Nicolas Sarkozy avaitestimé dans une interview qu’il ne serait "pas anormal qu’un étranger ensituation régulière qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins 10ans en France, puisse voter aux élections municipales ".Ou recette électoraliste ?Le Front nationalest également monté au créneau, sa présidente Marine Le Pen jugeant"hasardeuses " les convictions du président. "C'est toujours augré des stratégies électorales et des sondages que Sarkozy se détermine ", a-t-elleencore fustigé dans un communiqué. Une stratégie électoraliste dénoncée aussipar l’UMP mais visant cette fois-ci le parti socialiste. "Le droit de votedes étrangersest, depuis les 110 propositions de François Mitterrand en 1981, une vieille recetteélectoraliste socialiste ", a ainsi réagi le secrétaire national de l'UMPBruno Beschizza.