Dominique de Villepin a participé à des discussions secrètes sur la Libye
L'ancien premier ministre confirme avoir été présent à Djerba, en Tunisie, lundi, avec des représentants du régime et de l'opposition libyens. Un voyage diplomatique parmi d'autres. Mais il affirme n'être "mandaté" par personne.
Dominique de Villepin défend une France qui rayonne à l'international. Une France qui a un poids, une voix. Et l'on se souvient de son discours de l'ONU en 2003 contre la guerre en Irak. C'est peut-être pour cela que l'ex-premier ministre était, le 15 août, dans un hôtel de Djerba, en Tunisie, où "étaient également présents le ministre libyen du pétrole, Omrane Ghanem, et des représentants de l'opposition libyenne", selon le site d'information tunisien Businessnews.com. Une information que l'ancien chef du gouvernement a confirmé auprès du Parisien. "J'étais effectivement là-bas, mais je ne peux faire aucun commentaire, car ce serait compromettre les chances de succès et l'efficacité de ces discussions", a-t-il déclaré au quotidien.
Il y a bien eu des pourparlers secrets dimanche à Djerba, près de la frontière tuniso-libyenne. Mais les rebelles nient toute "négociation directe ou indirecte avec le régime de Kadhafi". Autre indice d'une activité diplomatique discrète, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, Abdul Ilah al-Khatib, a quitté la Tunisie mardi après une visite de vingt-quatre heures.
"Que Dominique de Villepin ait lui aussi participé à ces discussions en coulisses n'est qu'une demi-surprise", commente Le Parisien qui relève que l'ancien chef de la diplomatie française entretient des "rapports privilégiés" avec Béchir Salah Béchir, secrétaire particulier de Mouammar Kadhafi. Il connaît également très bien le président vénézuélien Hugo Chavez, soutien du leader libyen, rappelle le journal.
Et ce voyage du 15 août dans la région n'est pas le premier. "Villepin a en réalité, et dans le plus grand secret, effectué de nombreux allers-retours dans la région, afin d'œuvrer à la recherche de solutions politiques ou diplomatiques au conflit", affirme Le Parisien. Pourtant Dominique de Villepin affirme n'être "mandaté" par personne. Et l'Elysée nie lui avoir confié la moindre mission officielle. Du côté de son parti, République solidaire, pas de réponse non plus pour justifier les déplacements de Dominique de Villepin et le rôle exact qu'il joue dans ces discussions sur le conflit libyen. Au Quai d'Orsay, on minimise l'impact des voyages de Dominique de Villepin, en les qualifiant de "déplacements privés".
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