Discours de politique générale : la consécration de Fillon devant les députés
Sur le fond, il ne devrait pas y avoir d’annonce surprise.
_ Dès mardi dernier, quelques heures avant l’intervention de Nicolas Sarkozy à la télévision, François Fillon avait lui-même fixé le cap pour les 18 prochains mois : lutte contre les déficits, réduction de la dépense publique, lutte contre le chômage, les injustices et l’insécurité, réforme de la fiscalité et de la dépendance. Le chef de ce "gouvernement de combat" avait aussi promis un "effort particulier" pour la ville.
La seule inconnue de l’exercice réside dans l’ampleur du vote qui suivra ce discours de politique générale, le deuxième que prononce François Fillon depuis son arrivée à Matignon en 2007.
L’occasion de mesurer jusqu’où s’étend la majorité présidentielle, en proie depuis des mois à de fortes dissensions. La colère du président du Nouveau centre, Hervé Morin, sur le casting du gouvernement Fillon III semble s’être apaisée : l’ex-ministre de la Défense a laissé entrevoir un vote favorable de son groupe.
L’occasion aussi pour Fillon de savourer le soutien spectaculaire que les députés auraient prévu de lui apporter.
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Le discours de François Fillon à suivre en direct sur france-info.com, à partir de 15 h
Au Sénat aussi
Dans la foulée de son discours devant les députés – qui sera lu simultanément aux sénateurs par Alain Juppé, le Premier ministre prononcera demain jeudi un discours de politique générale au Palais du Luxembourg. Un discours plus court, qui sera suivi d’un débat et d’un vote, sur fond de fronde de la majorité sénatoriale contre l’exécutif.
Le président du groupe UMP Gérard Longuet n’a pas apprécié de rester à la porte du nouveau gouvernement. La majorité sénatoriale supporte de moins en moins d'être une simple chambre d’enregistrement : "les sénateurs ne sont pas des godillots", avait protesté la semaine dernière le sénateur de la Vienne Alain Fauché. Et pour la première fois depuis 2007, sept sénateurs centristes, dont le président de la Commission des finances Jean Arthuis, ont voté contre le projet de budget de la sécu pour 2011.
Autant de signes qui augurent de difficultés au sein de la majorité sénatoriale. L’UMP ne disposant pas de la majorité absolue à la Haute assemblée, elle a besoin de l’appui des centristes pour faire passer ses textes. Et contrairement au Palais Bourbon, il n’y aura sans doute pas de standing ovation pour le Premier ministre.
Gilles Halais, avec agences
Dossier France Info sur le remaniement ministériel
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