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Dimanche, Laurence Parisot s'est dite favorable à un système d'assurance privée obligatoire pour financer la dépendance

Pour la présidente du Medef, invitée du Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien, créer une 5e branche de la Sécurité sociale, comme l'envisage M.Sarkozy, serait "tout à fait catastrophique".Quant à l'emploi, elle a estimé qu'"il fallait rétablir le mécanisme du zéro charge" instauré début 2009 et supprimé fin 2010 "pour toute embauche dans une TPE".
Article rédigé par France2.fr avec agences
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La présidente du Medef, Laurence Parisot, lors d'une conférence de presse au siège du patronat à Paris (18/01/2011) (AFP/ERIC PIERMONT)

Pour la présidente du Medef, invitée du Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien, créer une 5e branche de la Sécurité sociale, comme l'envisage M.Sarkozy, serait "tout à fait catastrophique".

Quant à l'emploi, elle a estimé qu'"il fallait rétablir le mécanisme du zéro charge" instauré début 2009 et supprimé fin 2010 "pour toute embauche dans une TPE".

A la question de savoir si elle était pour "l'instauration d'un contrat d'assurance privée obligatoire" pour la prise en charge de la dépendance, Laurence Parisot a dit "oui". C'est la première fois qu'elle prend position aussi nettement en ce sens. "Il me semble qu'envisager ce dossier via une 5e branche de la Sécurité sociale serait tout à fait catastrophique. La Sécurité sociale a montré ses limites en cumulant les déficits et en ayant tellement de difficultés à revenir à l'équilibre", a argumenté la dirigeante patronale.

Selon Mme Parisot, "il faut concevoir un socle minimal de solidarité pour ceux qui sont en situation particulièrement défavorisée".

Bonus-Malus: Mme Parisot n'en pense "pas du bien"
Concernant le projet du gouvernement d'instaurer un système de bonus-malus pour les entreprises, selon qu'elles emploient ou non un certain quota d'apprentis ou de jeunes en alternance, la présidente du Medef a déclaré qu'elle n'en pensait "pas du bien".

"Nous ne pouvons plus accepter que le pouvoir exécutif, associé en cela au pouvoir législatif, soit dans une ingérence dans la politique des ressources humaines des entreprises", a lancé Mme Parisot. En ajoutant le régime de "sanctions s'il n'y a pas (dans les entreprises, ndlr) le nombre théorique conçu par les politiques en matière d'emploi des seniors, ça veut dire que l'administration deviendrait le super-DRH des entreprises françaises", s'est-elle plainte.

Selon la présidente du Medef, les patrons ont été "les premiers à dire aux politiques" que le développement de l'alternance était "la voie" à suivre. "Le nombre d'apprentis ou de contrats en alternance s'est multiplié d'une manière tout à fait exceptionnelle ces cinq-six dernières années", a-t-elle ajouté.

La patronne du Medef, les charges et les TPE
Concernant l'emploi, Mme Parisot a estimé qu'"il fallait rétablir le mécanisme du zéro charge", instauré début 2009 et supprimé fin 2010, "pour toute embauche dans une TPE" car "aujourd'hui, les créations d'emplois se font dans les petites entreprises".

Jeudi, sur TF1, Nicolas Sarkozy a annoncé que le gouvernement allait mobiliser 500 millions d'euros supplémentaires pour lutter contre le chômage de longue durée et favoriser l'apprentissage des jeunes ainsi que la création d'un volet supplémentaire de contrats aidés pour favoriser notamment l'emploi des jeunes des 'quartiers'.

Laurence Parisot a estimé que pour créer des emplois, "il y avait une chose très simple à dire (...) il fallait rétablir le mécanisme créé au moment de la crise du 'zéro charge pour toute embauche dans les TPE '. Là c'était un vrai coup de booster", a-t-elle déclaré. Et de conclure: "Aujourd'hui, la création d'emplois se fait dans les TPE (...). Il y a un peu plus d'1,2 million de très petites entreprises de moins de 11 salariés. Imaginez que chaque TPE crée un emploi et c'est 1,2 million d'emplois de plus".

Le taux de chômage était de 9,3% en France métropolitaine au troisième trimestre 2010 et 9,7% avec les départements d'outre-mer.

La dirigeante patronale a enfin indiqué que le Medef se prononcerait "dans les trois-quatre mois qui viennent" sur l'intérêt qu'il y aurait à créer une "TVA sociale". "Nous sommes prudents sur ce mécanisme, il est possible qu'il soit efficace, mais ce n'est pas certain, allons jusqu'au bout" de l'étude du dossier, a-t-elle dit.

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