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Dimanche de vérité à l'UMP

C'est ce dimanche soir qu'Alain Juppé doit tenter une médiation entre Jean-François Copé et François Fillon, après un samedi de trêve. Mais la commission des recours de l'UMP doit se tenir entretemps, dans la matinée, pour étudier les fraudes présumées dans ce scrutin. Ce qui pourrait compliquer la donne. Explication d'une journée décisive pour l'UMP en trois questions.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (/ Régis Duvignau Reuters)

Alain Juppé a posé ses conditions vendredi, avant de jouer les casques bleus à 19 heures ce dimanche, dans un lieu tenu secret, entre le vainqueur proclamé du scrutin interne à l'UMP, Jean-François Copé, et l'ancien Premier ministre, François Fillon. Que les deux camps se taisent entretemps, et que les membres pro-Copé ou pro-Fillon de la commission des recours du parti se retirent, avant que celle-ci ne se réunisse. 

Les conditions d'Alain Juppé ont-elles été respectées ? La première condition , manifestement oui. Silence radio dans l'entourage des deux hommes politiques. Aucune invective. Seules quelques voix se sont élevées pour douter de la réussite de l'entreprise, dont celle de l'ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, qui refuse toujours de prendre position entre les deux hommes : "Les mots ont été tellement durs que tout cela va laisser des cicatrices très profondes ", déclare-t-elle dans une interview au Figaro. 

La seconde condition en revanche n'est à cette heure toujours pas remplie. Alors que la commission des recours doit se tenir ce dimanche matin à 9h30, aucun de ses membres ne s'est "déporté" conformément à la requête d'Alain Juppé. Commission présidée par le Copéiste Yanick Paternotte, qui doit étudier le recours unique de Jean-François Copé, puisque François Fillon a finalement renoncé à déposer le sien, selon iTélé .  L'ancien Premier ministre avait indiqué que sa composition "n'offrait aucune garantie de transparence ". 

La réunion de la commission des recours au complet est-elle rédhibitoire ? Motus. Alain Juppé s'est engagé à ne pas, lui non plus, s'exprimer dans les médias avant cette "réunion de paix" fatidique. Pour l'heure, on sait juste que le maire de Bordeaux s'est donné 15 jours pour mener sa médiation. Et qu'il va s'entourer pour cela, dès lundi, de cinq membres qui "n'ont pas pris position " pendant la campagne. 

> Relire UMP : la crise va-t-elle se dénouer dimanche ?

À quoi peut bien aboutir cette première réunion de médiation ?  La réconciliation, débouchant sur la proclamation de la victoire de l'un ou de l'autre, semble exclue. Ce qui pourrait au mieux ressortir de cette réunion, c'est un accord sur le rôle d'Alain Juppé. François Fillon le voit comme un véritable juge de paix, quand Jean-François Copé voudrait le cantonner à un rôle d'observateur du bon fonctionnement des instances de l'UMP.

En attendant, pour les simples électeurs, la solution semble simple : revoter. C'est ce qui ressort d'un sondage Ifop pour le Journal du dimanche. 71% des sondés (67% pour les seuls sympathisants UMP) n'entrevoit que cette solution, pour départager les deux adversaires. 73% (88% à l'UMP) estiment cependant que l'implication d'Alain Juppé est une bonne chose. 

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